Le dernier ouvrage de Jean-Yves Lacoste vient de paraître : La théologie en bref et en détails


L B
Mercredi 11 Février 2009

Le dernier ouvrage de Jean-Yves Lacoste vient de paraître : La théologie en bref et en détails
Il existe depuis longtemps d’excellentes encyclopédies théologiques, certaines même irremplaçables (telles la Theologische Realenzyclopädie en 36 volumes ou notre Dictionnaire de la théologie catholique en moitié moins). Le maître d’œuvre du présent volume avait naguère déjà dirigé une Histoire critique de la théologie (2002, rééditée en 2007) fort précieuse aussi. Il nous propose aujourd’hui ce nouveau volume qui relevait évidemment de la gageure : faire tenir en 500 pages toute l’évolution de la théologie chrétienne ! Pour ce faire il s’est entouré de quatre autres spécialistes : de la Bible (Pierre Gibert), de patristique (Patrick Descourtieux), de théologie médiévale (Gilles Berceville) et plus particulièrement de St Bonaventure (Marc Ozilou). Bien sûr, comme l’écrit Jean-Yves Lacoste dans son avant-propos, à eux cinq ils ne pouvaient nous offrir qu’un simple "compendium". Voire. Le lecteur pourra toujours trouver que l’un ou l’autre fait la part trop belle à tel Père de l’Église plus qu’à tel autre, à Bonaventure plus qu’à Abélard, à Bossuet ou Fénelon plus qu’aux jansénistes. Vaine querelle. L’important, dans un tel ouvrage, c’est bien que tous les théologiens importants ou presque y soient, avec les précisions nécessaires (dates, œuvres).
C’est ce qu’on attend d’un "manuel". Mais justement l’ouvrage est bien plus que cela : souvent très savant, parfois même ardu (notamment les cinquante pages initiales sur les "fondements bibliques"). Rien à voir non plus avec la sècheresse de notices de dictionnaires ou d’encyclopédies.
Pour chacun des théologiens évoqués, les auteurs se sont efforcés de dégager l’originalité de leur apport, leur place dans le développement de la théologie chrétienne. Car c’est bien d’elle qu’il s’agit – peut-être le titre devrait-il le mentionner explicitement – et d’elle seulement. Chemin faisant, on lira donc à côté des développements les plus abondants – quoi de plus normal – consacrés aux Pères de l’Église, aux grands théologiens médiévaux, à la Réforme tant protestante que catholique, à Karl Barth et ses disciples, des pages sur la théologie byzantine (Grégoire Palamas et l’hésychiasme  ) puis orthodoxe  et russe , utiles bien que brèves. Nous n’allons évidemment pas passer en revue à notre tour tous les théologiens ici mentionnés : ce serait refaire la table des matières et l’index nominum de la fin du volume. Disons seulement que tout naturellement Aristote, Abélard, saint Augustin, saint Bernard de Clairvaux et saint Bonaventure, Thomas d’Aquin et Luther ont droit aux notices les plus amples.
Par delà ce vaste panorama des auteurs et des œuvres, émergent les grands problèmes de tous les temps du savoir théologique. Car qu’est-ce que la théologie ? C’est parler de Dieu et parler à Dieu, et l’un ne peut aller sans l’autre.
Le livre nous montre donc comment est née, puis s’est développée la théologie comme science de la foi, comme discours sur Dieu et discours rationnel, non sur n’importe quel dieu, mais sur le Dieu révélé, de l’Ancien et du Nouveau Testament, le Dieu des mystères de l’Incarnation et de la Résurrection, de l’Eucharistie et des sacrements, le Dieu des moines, des martyrs, des saints et… des théologiens de tous les temps.


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