
«Pour l'avenir de son peuple, pour l'avenir de son pays, pour l'avenir de l'Afrique, il serait bon que de lui-même, il (le colonel Kadhafi) se retire, afin de faciliter la réconciliation du peuple libyen», a ainsi déclaré mardi le président gabonais Ali Bongo Ondimba, à l'approche d'un sommet de l'UA, jeudi et vendredi, en Guinée équatoriale, à Malabo.
Et ce alors que le président sud-africain Jacob Zuma s'était dit «extrêmement déçu» de l'émission lundi par la Cour pénale internationale (CPI) d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité à l'encontre de Mouammar Kadhafi et que les rebelles libyens dénoncent le manque de volonté des pays africains d'agir pour faire quitter le pouvoir au colonel.
Le numéro deux du le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, Mahmoud Jibril, a à cet égard fait part mardi au président français Nicolas Sarkozy, qui le recevait pour la troisième fois, de son mécontentement sur la position de l'UA dans le dossier libyen. Du côté de l'Otan, les tiraillements se font également plus forts, l'intervention militaire en Libye ayant duré plus longtemps que certains l'avaient prévu quand l'Alliance atlantique en avait pris la direction le 31 mars, deux semaines après qu'une coalition occidentale était entrée en action.
Certains membres de l'organisation éprouvent en effet de la lassitude, sur fond de succession à un rythme élevé des sorties aériennes.
L'Italie a réclamé la semaine dernière une suspension des hostilités et la Norvège, qui a envoyé six chasseurs F-16, a annoncé qu'elle allait mettre fin à son engagement dès le 1er août.
Le commandant de l'opération, le général Charles Bouchard, refuse pourtant d'abaisser la cadence: il explique que l'Otan a réalisé des «progrès significatifs» en permettant un retour à une certaine «normalité» dans l'Est contrôlé par les insurgés et en enregistrant aussi des succès dans l'Ouest.
La France a pour sa part procédé ces dernières semaines à des parachutages d'armes pour aider les rebelles dans le Djebel Nafoussa, au sud de Tripoli, a écrit mercredi le quotidien français Le Figaro, citant des sources françaises haut placées.
Le conflit a fait depuis le 15 février des milliers de morts, selon le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo, et entraîné la fuite à l'étranger de près de 650.000 Libyens et le déplacement à l'intérieur de la Libye de 243.000 autres, selon l'ONU.