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Selon certains climatologues marocains, il s’agit bien du cyclone Bernard, une nouvelle dépression qui remonte vers la mer du Nord. En d’autres termes, il s’agit d’un cyclone qui se forme aux latitudes tropicales, sur une zone suffisamment chaude pour qu’il puisse se développer », explique Emmanuel Cloppet, de Météo-France dans une déclaration au site de ouest-france.fr. « Il va se caractériser par des nuages pluvio-orageux qui vont se mettre en rotation et générer à la fois de très fortes pluies et des vents forts, ainsi qu’une houle générée par le vent ».
“Dépression” et “système cyclonique”
Qu’est-ce qu’un cyclone ? En météorologie, c’est un terme qui désigne une grande zone où l'air atmosphérique est en rotation autour d'un centre de basse pression local, donnant le plus souvent des nuages et des précipitations. Il s'agit également de « dépression » et de « système cyclonique ». Par extension, la circulation cyclonique est la direction que prendra le flux d'air autour d'une dépression ou d'un creux barométrique, soit anti-horaire dans l'hémisphère nord et horaire dans celui du sud, indique le Glossaire météorologique, Météo-France. Et de préciser que même si toute dépression peut être appelée un cyclone, ce terme est le plus souvent réservé à certains types particuliers de systèmes qui se forment au-dessus des eaux chaudes des mers tropicales, les cyclones tropicaux. On applique également le suffixe cyclone à certains phénomènes de très petites échelles où une rotation se produit.
Ces phénomènes de grande taille – larges de centaines de kilomètres – sont aussi redoutables, car ils peuvent traverser de grandes distances. Ils sont classés selon l’intensité des vents : dépression tropicale (moins de 63 km/h), tempête tropicale (entre 63 et 117 km/h) et cyclone (au-delà). On les appelle différemment selon la région où ils évoluent : on parle de cyclone (ou cyclone tropical) dans l’océan Indien et le Pacifique sud, d’ouragan en Atlantique nord et dans le Pacifique nord-est et enfin de typhon dans le Pacifique nord-ouest.
Les météorologues les classent en fonction de leur intensité selon des échelles qui diffèrent en fonction des régions. Pour les ouragans, l’échelle de Saffir-Simpson compte par exemple 5 niveaux.
Caractéristiques générales d’un cyclone
Quelles sont les caractéristiques générales d’un cyclone ? Le cœur du cyclone est une région de basse pression. Le gradient de pression entre le système et les zones de plus haute pression environnantes, engendre un déplacement d'air vers le centre. Plus la différence de pression est importante, plus les vents sont forts.
Sous l'effet de la force de Coriolis, ces vents sont déviés vers la droite dans l'hémisphère nord (gauche dans celle du sud), ce qui donne une rotation de l'air autour du centre de basse pression. Ainsi les cyclones auront des sens de rotation différents selon l'hémisphère : dans le sens inverse des aiguilles d'une montre dans l'hémisphère nord et dans le sens horaire dans l'hémisphère sud, explique le Glossaire de la météo. Comme la force de Coriolis est nulle à l'équateur et augmente en se dirigeant vers les pôles, la rotation ne peut être induite en général qu'à des latitudes de plus de 5 à 10 degrés. On ne retrouve donc pas de cyclones près de l'équateur.
Finalement, la trajectoire qu'empruntent les cyclones au cours de leur vie dépend de l'endroit où ils se trouvent. Les cyclones tropicaux vont suivre leur source d'énergie, les eaux chaudes, et le cisaillement des vents que leur imposent les systèmes météorologiques environnants. Les dépressions des latitudes moyennes et supérieures vont elles suivre en général le flux des vents d'altitudes, en particulier le courant-jet.
Changement climatique et cyclones
Qu’en est-il du réchauffement climatique et des cyclones ? Le réchauffement climatique n’augmente pas la fréquence des cyclones, mais il les rend plus intenses et destructeurs, expliquent les climatologues et les spécialistes de ces événements aussi appelés ouragans ou typhons selon les régions. « Le nombre global de cyclones tropicaux n’a pas changé au niveau mondial, mais le changement climatique a augmenté la survenue des tempêtes les plus intenses et destructrices », résume le World Weather Attribution (WWA), un groupe de scientifiques qui cherche à établir le lien entre certains événements extrêmes et le réchauffement de la planète.
Le nombre total de cyclones n’a ainsi pas changé, mais les plus violents (catégories 3 à 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson), qui causent la majorité des dommages, deviennent ainsi plus fréquents.
Le changement climatique causé par l’activité humaine affecte d’une part la pluviosité des cyclones, renforcée par l’augmentation des températures de l’atmosphère. « Une augmentation de trois degrés de la température de l’air, c’est potentiellement des augmentations de 20 % de la quantité de pluie générée par un épisode cyclonique », souligne Emmanuel Cloppet, selon le site ouest-france.fr. Or ce sont ces pluies intenses qui provoquent les inondations et coulées de boue parfois meurtrières, comme dans le cas du cyclone Freddy, qui a fait des centaines de morts au Malawi et au Mozambique début 2023.
Le réchauffement des océans « alimente » en outre les cyclones tropicaux, qui peuvent ainsi devenir plus violents. « Le changement climatique crée donc les conditions dans lesquelles des tempêtes plus puissantes peuvent se former, s’intensifier rapidement et persister pour atteindre les terres, tout en transportant davantage d’eau », concluent les experts du WWA.
Les cyclones génèrent de très fortes houles qui peuvent provoquer des submersions côtières. Et désormais les ondes de tempête deviennent plus élevées en raison de la montée du niveau de la mer résultant du changement climatique. Par ailleurs, le réchauffement de la planète risque d’élargir la zone propice à la formation des cyclones, qui pourraient ainsi toucher de nouvelles régions.
« C’est comme si les tropiques s’élargissaient : les cyclones vont trouver dans les décennies à venir des conditions favorables en termes de températures de la mer sur des zones plus larges qu’aujourd’hui », indique Emmanuel Cloppet, rapporte la même source.« Des zones aujourd’hui très peu impactées pourraient demain l’être beaucoup plus », prévient-il. Jusqu’à présent, les scientifiques disent ne pouvoir attribuer formellement au réchauffement qu’un déplacement vers le nord des cyclones de l’ouest du Pacifique Nord, qui ont frappé l’Asie de l’Est et du Sud-Est. « Ceux-ci peuvent donc frapper des endroits relativement peu préparés, sans raison historique de s’attendre à un tel événement », remarque le WWA.
Hassan Bentaleb