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Une nouvelle mise à jour de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) prévoit qu'il y a une probabilité de 90% que l'événement El Niño se poursuive au cours du second semestre 2023. Il devrait être au moins d'intensité prolongée.
Des records de température à venir
Le professeur Petteri Taalas, secrétaire général de l'OMM, a affirmé que «l'apparition d'El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et d’accentuer davantage de chaleur extrême dans de nombreuses régions du monde et dans l'océan».
Un rapport de l'OMM, publié en mai dernier, a prédit qu'il y a une probabilité de 98% qu'au moins une des cinq prochaines années, et la période de cinq ans dans son ensemble, soit la plus chaude jamais enregistrée, battant le record défini en 2016 quand il y avait un El Niño exceptionnellement fort.
Ledit rapport a également souligné qu'il y a une probabilité de 66% que la température mondiale moyenne annuelle près de la surface entre 2023 et 2027, soit temporairement supérieure de 1,5°C aux pré-niveaux industriels pendant au moins un an.
Mais est-ce que cela signifie que le niveau de 1,5 °C spécifié dans l'Accord de Paris sera dépassé au cours des cinq prochaines années ? La réponse est «non», précise le directeur des services climatiques Chris Hewitt, qui ajoute que ledit accord fait «référence à un réchauffement à long terme sur de nombreuses années», tout en notant que c’est «un autre signal d'alarme, ou un avertissement précoce, que nous n'allons pas encore dans la bonne direction pour limiter le réchauffement selon les objectifs fixés à Paris en 2015 visant à réduire les impacts du changement climatique».
Du déjà-vu
Selon les rapports de l'OMM sur l'état du climat mondial, 2016 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée en raison du «double coup dur» d'un événement El Niño très puissant et du réchauffement induit par l'Homme à cause des gaz à effet de serre. L'effet sur les températures mondiales se produit généralement dans l'année qui suit son développement et sera donc probablement le plus apparent en 2024. La température mondiale moyenne en 2022 était d'environ 1,15 °C au-dessus de la moyenne de 1850-1900 en raison du triple creux de refroidissement La Niña.
Rappelons également le "super El Niño" de 2015-2016, l'un des plus violents jamais observés, qui a été désastreux. En avril 2016, l'ONU estimait que plus de 60 millions de personnes dans 13 pays, en Afrique, en Asie-Pacifique, et en Amérique centrale et du sud ont été touchées par une sécheresse, des inondations ou des tempêtes.
Un "super El Niño" se distingue d'un El Niño "classique" par l'ampleur de la hausse des eaux de surface du Pacifique : de +0,8°C par rapport à la moyenne, on passe à +2°C, voire au-delà. Le "super El Niño" n'est arrivé que trois fois en quarante ans : 1982-1983, 1997-1998 et 2015-2016. Durant la dernière période, le phénomène "était relativement fort", explique l'océanographe et directeur de recherche au CNRS Eric Guilyardi au journal Libération. L'anomalie de température à la surface de la mer – c’est comme ça qu’on mesure son intensité – dépassait de 3 à 4°C la normale."
Situation actuelle et perspectives
Depuis février 2023, les anomalies mensuelles moyennes de la température de surface de la mer dans le Pacifique équatorial centre-est se sont généralement réchauffées, passant de près d'un demi-degré C en dessous de la moyenne (-0,44 en février 2023) à environ un demi-degré C au-dessus de la moyenne (+0,47 en mai, 2023). Au cours de la semaine centrée sur le 14 juin 2023, les anomalies de température de surface de la mer chaude ont continué d'augmenter, atteignant une valeur de +0,9 degré Celsius.
Selon l’OMM, les preuves collectives des observations océaniques et atmosphériques indiquent fortement la présence de conditions El Niño dans le Pacifique. Cependant, nuance l’OMM, une certaine incertitude demeure en raison du faible couplage océan-atmosphère, qui est crucial pour l'amplification et l'entretien d'El Niño. Il est prévu qu'il faudra encore un mois environ pour assister à un couplage établi dans le Pacifique tropical.
Hassan Bentaleb
El Niño : définition
Ce courant correspond à une phase plus chaude que d'habitude appelée oscillation australe El Niño ou ENSO (sigle d'El Niño et Southern Oscillation) ou encore ENOA (El Niño-Oscillation australe en français).
Le phénomène El Niño et ses conséquences se produisent probablement depuis des millénaires, mais les premières preuves historiques dont on dispose à ce sujet datent de 1567-1568. A l'époque contemporaine, des phases d'El Niño plus marquées ont été enregistrées en 1972-1973, en 1982-1983 et en 1997-1998.
La définition de l'OMM est la suivante : "Phénomène caractérisé par une anomalie positive de la température de surface de la mer (par rapport à la période de référence 1971-2000), dans la région Niño 3.4 du Pacifique équatorial, dans la mesure où cette anomalie est supérieure ou égale à 0,5°C selon une moyenne calculée sur trois mois consécutifs" (OMM - Nouvelles du climat mondial - Janvier 2004 n°24).
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