Le cinéma d’acteur : Un genre à prévoir


Cherqui AMEUR
Vendredi 15 Mai 2009

Le cinéma d’acteur  : Un genre à prévoir
Plusieurs possibilités sont offertes pour effectuer des classifications dans le 7ème art. Certains préfèrent classer les films selon le genre : documentaire, fiction, court ou long métrage, pays d’origine, réalisateur…
Mais ne serait-il pas logique de parler d’un autre genre qu’on appellerait cinéma d’acteur ?
L’œuvre artistique, surtout dans le cas du cinéma, est certes un produit d’équipe dans lequel interviennent plusieurs partenaires, et chacun d’eux essaie de contribuer à la réussite de ladite œuvre qu’il considère, par amour, sienne. Mais, dans certains cas, on remarque la forte présence ou absence de l’un des partenaires ; et cela influe, par conséquent, positivement ou négativement, sur l’œuvre dans sa globalité. De même, le destinataire sent parfois que le travail est soutenu par telle ou telle composante. C’est le cas, parfois, où  l’acteur  donne l’impression de porter le film et fait naître chez le spectateur un sentiment qui constitue le point autour duquel tourne tout le travail. Les exemples abondent dans le cinéma mondial.
Pour le Maroc, il y a des films dont l’identité ou la particularité émane de l’un des acteurs. D’autres films ont eu un accueil prestigieux grâce à la dimension casting réussie. Ainsi, peut-on imaginer « Les jardins de Samira » de Latif Lahlou sans Sanaa Mouziane ou « La beauté éparpillée » de Lahcen Zinoun sans Sanaa Alaoui ou « Les cœurs brûlés » d’Ahmed Maanouni sans Hicham Bahloul et Azelarab Kaghat… ? Ce sont des cas parmi d’autres dans lesquels l’acteur a su ajouter un aspect esthétique à l’œuvre. Dans la même perspective, quelques films ont vu la participation d’acteurs, qui sous une bonne direction, ont été poussés à donner l’exemple en jouant des scènes que le cinéma marocain gardera en mémoire. « Parfum de mer » d’Abdelhay Laraki en est un exemple qui illustre la compétence incomparable de nos acteurs. Mohamed Majd, qui marque le début du film et qui marche au bord de la mer, pieds dans l’eau, sans baisser le regard, est un grand acteur. Dans le même film, le doux, dur et truand Mohamed Khouyi a su se métamorphoser à chaque fois que la situation le demande.
Un autre exemple est le film de Daoud Aoulad Syad « En attendant Pasolini ». Dans cette œuvre, le grand Mohamed Bastaoui a prouvé encore une fois qu’il est capable de se libérer des modèles qu’on veut lui attribuer et il a donné, comme toujours, la preuve d’être un professionnel doué d’un grand talent et savoir-faire qui laissent penser que le rôle ne peut être fait que pour lui et par lui.
Ces grands acteurs du cinéma marocain ont pu prouver que des rôles ne peuvent réussir que s’ils sont joués par tel ou tel acteur. Ils sont devenus donc des exemples qu’il faut étudier et en profiter pour préparer la relève.
L’acteur marocain est une valeur sûre et une composante sur laquelle on peut parier pour consolider l’essor que connaît notre cinéma.
 Si des réalisateurs ont opté ces derniers temps, pour des raisons qu’on n’arrive pas à définir, pour de jeunes acteurs, souvent amateurs, le résultat ne s’est pas fait attendre et l’absence des grands a laissé des traces sur leurs œuvres.



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