Shahram Amiri confirme son enlèvement par les services secrets américains
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«Je n'ai rien à avoir avec Natanz et Fordo (deux sites d'enrichissement d'uranium, Ndlr). C'était un jeu du gouvernement américain pour faire pression sur l'Iran», a déclaré M. Amiri à la presse à son arrivée à 05H30 locales (01H00 GMT) à l'aéroport international de Téhéran.
«Je n'ai fait aucune recherche dans le domaine nucléaire. Je suis un simple chercheur travaillant dans une université ouverte à tous et où il n'y a aucun secret», a affirmé le physicien, qui a été accueilli par sa femme et le vice-ministre des Affaires étrangères Hassan Ghashghavi.
Il était souriant, faisant constamment le V de la victoire, selon une journaliste de l'AFP.
M. Amiri a disparu en juin 2009 en Arabie saoudite où il se trouvait en pèlerinage. Il a répété que des «agents des services de renseignements américains et saoudiens l'avaient enlevé devant son hôtel à Médine (Arabie Saoudite) et de l'avoir transféré aux Etats-Unis à bord d'un avion militaire».
Les agents des services de renseignements américains «m'ont demandé de dire aux médias américains que j'avais demandé l'asile aux Etats-Unis et que j'avais emmené avec moi des documents et un ordinateur portable contenant des informations secrètes sur le programme nucléaire militaire».
Il a ajouté les Américains lui ont proposé «10 millions de dollars pour qu'il donne une interview de 10 minutes à la chaîne de télévision CNN» pour répéter cette version.
«Avec l'aide de Dieu, j'ai résisté. Aucun Iranien n'aurait accepté de vendre son pays aux étrangers contre de l'argent», a-t-il ajouté.
Il a refait surface aux Etats-Unis en se réfugiant à la section des intérêts iraniens à Washington en demandant de pouvoir retourner en Iran.
«Je suis vraiment surpris par les propos de la Secrétaire d'Etat américaine (Hillary Clinton) qui a déclaré que j'étais libre là-bas et que j'y suis allé librement. Je n'étais pas libre. J'étais gardé par des hommes armés des services de renseignement», a-t-il ajouté.
«Les deux premiers mois, j'étais exposé aux pires tortures psychologiques», a-t-il poursuivi.
La chef de la diplomatie américaine, a affirmé mardi que Shahram Amiri «est libre de partir et était libre de venir» aux Etats-Unis.
«Personne ne l'a forcé à venir ici et personne ne l'a forcé à partir», avait assuré mercredi le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley, sans indiquer si l'Iranien avait livré des informations sur le programme nucléaire iranien et déclinant tout commentaire sur la façon dont le scientifique s'était retrouvé aux Etats-Unis.
«Des Israéliens étaient présents lors de certaines de mes interrogatoires (aux Etats-Unis) et il était évident qu'ils avaient un plan pour me transférer en Israël», a précisé M. Amiri.
Le vice-ministre des Affaires étrangères, Hassan Ghashghavi, présent à l'aéroport a déclaré pour sa part que la «libération» de Shahram Amiri n'était pas lié à un quelconque échange avec trois Américains détenus en Iran depuis plus d'un an.
Selon les médias iraniens, Amiri est un «chercheur en radio-isotopes médicaux à l'université Malek Ashtar», qui dépend des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite et idéologique du régime islamique.
Fin mars 2010, la chaîne américaine ABC a affirmé que M. Amiri, présenté comme un physicien nucléaire, avait fait défection et collaborait avec la CIA.
En juin, la TV d'Etat iranienne avait diffusé une vidéo dans laquelle M. Amiri affirmait avoir été enlevé par les services secrets américains et être détenu près de Tucson (Arizona, sud-ouest des Etats-Unis).