
Le chef de l'armée et véritable homme fort de l'Egypte, le général Abdel Fattah al-Sissi, a rencontré des dirigeants islamistes pour tenter de trouver une issue pacifique aux manifestations des partisans du président déchu Mohamed Morsi, ont annoncé les militaires dimanche.
Le général Sissi, qui a destitué M. Morsi le 3 juillet, "a souligné qu'il y a encore des chances pour une solution pacifique à la crise à condition que toutes les parties rejettent les violences", a déclaré dans un communiqué le porte-parole de l'armée, le colonel Ahmed Aly, sans toutefois préciser quels "dirigeants islamistes" il avait rencontré dans la nuit.
Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), bras politique des Frères musulmans en Egypte, a affirmé dans un communiqué être engagé dans un processus de «légitimité qui stipule le retour du président, le rétablissement de la Constitution et de la chambre haute du Parlement (Choura)». Selon le communiqué, des représentants de la coalition des groupes islamistes appelant au retour au pouvoir du président Morsi ont rencontré William Burns samedi matin. Le PLJ y critique en outre violemment les récentes déclarations du secrétaire d’Etat américain John Kerry, selon lequel l’armée égyptienne a «rétabli la démocratie», quand elle a renversé Mohamed Morsi.
Depuis plus d'un mois, des milliers de partisans des Frères musulmans, l'influente confrérie islamiste dont est issu M. Morsi, occupent deux places du Caire et mènent quasi-quotidiennement des manifestations dans la capitale pour réclamer le retour du premier président élu démocratiquement, un an et demi après la révolte populaire qui a renversé Hosni Moubarak.
Le gouvernement intérimaire mis en place par l'armée a exprimé depuis quelques jours son intention de les déloger, par la force s'il le faut.
La communauté internationale, qui dépêche depuis une semaine d'importants émissaires au Caire pour tenter d'apaiser les deux parties, redoute une effusion de sang: en un peu plus d'un mois, plus de 250 personnes --essentiellement des manifestants pro-Morsi-- ont été tuées dans des affrontements avec les forces de l'ordre.