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A seulement dix jours du scrutin, un nouveau duel Macron-Le Pen se précise pour le second tour, comme en 2017. "Les sondages montrent qu'il y a un match dans cette élection", a reconnu Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement.
Emmanuel Macron est toujours donné en tête dans les intentions de vote au premier tour, autour de 28%, mais Marine Le Pen dépasse ces derniers jours la barre des 20% et l'écart se réduit toujours un peu plus au second tour.
Un sondage en particulier, celui d'Elabe publié mercredi qui donne Emmanuel Macron à 52,5% et la candidate du RN à 47,5%, donne des sueurs froides à la Macronie qui concentre désormais ses attaques sur la candidate d'extrême droite, signe du danger qu'elle représente.
"Je vais me battre pour continuer de convaincre", a insisté Emmanuel Macron à son arrivée à Fouras pour un déplacement sur le thème de l'écologie, refusant de faire "de la politique-fiction" et de commenter les sondages. La veille, il avait pour la première fois assisté à la réunion hebdomadaire de son comité de campagne, pour mobiliser ses troupes.
"Une élection ne tombe jamais du ciel, il faut aller la chercher", a commenté sur LCI Gabriel Attal, alors qu'une certaine euphorie - et donc un manque de mobilisation - avait pu gagner ces derniers temps les partisans du chef de l'Etat, donné grand favori par les enquêtes d'opinion depuis des mois.
"Il faut qu'il mène campagne à fond pour montrer qu'on est dans le match", assure un responsable de la majorité à quelques jours du grand meeting d'Emmanuel Macron à la Défense Arena samedi.
Très mobilisé par la guerre en Ukraine, le président sortant a fait jusqu'à présent une campagne a minima, au risque d'apparaître distant.
"Il y a une bipolarisation de fin de campagne. J'ai toujours dit que Marine Le Pen serait le seul vrai problème de la campagne", confiait il y a quelques jours un proche du candidat Macron.
La radicalité de l'autre candidat de l'extrême droite Eric Zemmour "l'a aidée, l'a policée", poursuit-il.
La candidate RN a, elle, axé sa campagne sur la thématique du pouvoir d'achat, préoccupation numéro un des Français, tout en maintenant dans l'ADN du parti la lutte contre l'insécurité et l'immigration.
Et contrairement à 2017 où elle avait été sèchement battue au second tour (66/34%), Marine Le Pen pourrait trouver une précieuse réserve de voix dans l'électorat de l'ancien polémiste et même de la partie la plus radicale des soutiens de Valérie Pécresse, qui stagne autour de 10%.
La compétition entre Marine Le Pen et Eric Zemmour, "ça finira en tandem", a estimé Emmanuel Macron lundi à Dijon.
"On récolte ce qu'on a semé", se réjouit de son côté le directeur de cabinet de Marine Le Pen, Renaud Labaye. "Les planètes s'alignent, on a fait une bonne campagne, très solide" alors qu'Emmanuel Macron "n'a pas envie", affirme-t-il.
Son directeur adjoint de campagne Jean-Philippe Tanguy se targue d'avoir "depuis très tôt identifié l'enjeu du pouvoir d'achat" et le fait "que les gens n'arrivaient pas à vivre de leur travail et de leur retraite". Emmanuel Macron, avec la retraite à 65 ans et un RSA avec des obligations, avance "des propositions très dures pour les Français" et "contraires à ce qu'il avait promis".
Comme en 2017, Emmanuel Macron se présente comme le candidat "des valeurs de la République" face à l'extrême-droite. Mais un nouveau front républicain pour faire barrage à l'extrême droite n'est pas gagné d'avance.
Donné en troisième position dans les sondages autour de 15%, Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu'il consulterait les quelque 310.000 personnes qui l'ont soutenu en ligne en cas de nouveau duel Macron-Le Pen au second tour de la présidentielle, avant de donner une consigne.
Voter Marine Le Pen "n'est pas une option" pour LFI, a cependant assuré jeudi le numéro deux des Insoumis Adrien Quatennens.
Emmanuel Macron se retrouve, en outre, aux prises avec une polémique sur le recours de l'exécutif aux cabinets de conseil, en particulier l'Américain McKinsey, qui pointe une supposée connivence avec les milieux d'affaires, lui qui a vu son début de quinquennat pollué par l'accusation d'être le "président des riches".
Le gouvernement a assuré mercredi soir qu'il n'y avait "rien à cacher" et dénoncé de la récupération politique.