
«L’UE et ses ancêtres contribuent depuis plus de six décennies à promouvoir la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l’Homme en Europe», a déclaré à Oslo le président, très europhile, du comité Nobel norvégien Thorbjoern Jagland.
L’annonce du comité Nobel a confirmé une information révélée un peu plus tôt par la télévision publique norvégienne NRK.
Ce Nobel est attribué sur fond de désunion des Etats européens, dont la solidarité est actuellement mise à rude épreuve, les riches économies du Nord traînant des pieds pour venir en aide aux pays du Sud financièrement asphyxiés par une dette publique excessive et soumis à des cures d’austérité.
Un test dont les résultats sont encore en suspens mais qui a d’ores et déjà révélé de profondes fissures dans l’édifice européen, déjà en mal de popularité au sein des opinions publiques pour qui Bruxelles est souvent éloigné et trop bureaucratique.
«L’UE connaît actuellement de graves difficultés économiques et des troubles sociaux considérables», a reconnu M. Jagland.
«Le comité Nobel norvégien souhaite focaliser sur ce qu’il considère comme le résultat le plus important de l’UE: la lutte réussie pour la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l’Homme», a-t-il ajouté, faisant valoir qu’elle avait contribué à muer l’Europe «d’un continent de guerre vers un continent de paix».
Paradoxalement, la Norvège, pays hôte du Nobel de la Paix, n’est pas membre de l’UE.
Née sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale sous l’impulsion des six pays signataires du Traité de Rome en 1957, l’UE, alors baptisée Communauté européenne, a aidé à stabiliser un continent coutumier des conflits.
Malgré des crises de croissance récurrentes, l’UE a lié les destins des ennemis d’hier et est devenue le plus grand marché commun et la première puissance économique au monde, où la libre circulation des biens, des personnes, des services et des capitaux est garantie.