
Le nouveau président de l’Institut pour les œuvres des religions (IOR), l’Allemand Ernst von Freyberg, recruté en mars, en est le dernier exemple. Cet industriel des chantiers navals allemands Blohm & Voss a donné vendredi de longues interviews à divers médias pour promouvoir l’objectif affiché de «tolérance zéro» sur le recyclage de l’argent sale.
Une opération de communication inédite pour une banque éclaboussée dans le passé par des scandales et des liens sulfureux: faillite du «Banco Ambrosiano», recyclage de l’argent de la mafia, services secrets, loge maçonnique...
«J’applique, a-t-il assuré à Radio Vatican, les standards qui sont les normes les plus élevées en terme d’exigence par rapport à nos banques, je reçois sur mon bureau toutes les semaines les cas suspects et j’ai chaque semaine une réunion avec le responsable de l’antiblanchiment».
M. von Freyberg annonce «une politique de tolérance zéro à l’égard des clients comme des employés» impliqués dans des activités de blanchiment.
Le nouveau patron allemand a encore confié avoir embauché des consultants externes, pour «examiner chacun de nos comptes et revoir nos structures et processus pour détecter des irrégularités», ainsi qu’»un des principaux cabinets d’avocats au monde» pour «mieux comprendre le cadre juridique».
Pour la première fois, M. von Freyberg a réuni tout le personnel, une centaine d’employés, pour leur communiquer les résultats et les objectifs. Les bilans de l’IOR seront publiés sur Internet.
M. von Freyberg, qui est au moins trois jours par semaine au Vatican, a confié qu’il habitait comme le pape François à la résidence Sainte-Marthe et qu’il était «autorisé à assister occasionnellement à sa messe».
Le banquier reconnaît que dans le passé, l’IOR se croyait «une sorte d’île» vertueuse. «La mauvaise communication» était une plaie: «La tradition c’était le silence».