Le Salon du livre d’Oujda unanimement apprécié


Propos recueillis par Alain Bouithy
Samedi 12 Octobre 2019

La troisième édition de «Lettres du Maghreb», le Salon maghrébin du livre d’Oujda, ferme ses portes ce week-end. Organisé à l’initiative de l’Agence de l’Oriental, l’événement littéraire phare du moment accueille cette année une quarantaine d’éditeurs dont 10 étrangers venus notamment du Maghreb (Algérie, Tunisie et Libye) et des pays d’Afrique subsaharienne tels que le Mali et le Cameroun qui, rappelons-le, est à l’honneur de ce rendez-vous.
Libé a fait la ronde des stands aménagés au cœur de ce Salon, qui a choisi cette année comme thème « La Transmission », pour y rencontrer quelques éditeurs du continent présents à cette manifestation dont la dernière journée sera consacrée à des animations pour les jeunes et à des rencontres à caractère professionnel. L’intérêt de la démarche est de recueillir les avis des uns et des autres sur leur participation à « Lettres du Maghreb »- 2019, leur sentiment et leurs attentes quant à cette édition qui, rappelons-le également, fait la part belle à la jeunesse.
 Mouhtar Ousmane Mey, secrétaire général du ministère des Arts et de la Culture (Cameroun) :
Contribuer davantage à la visibilité des auteurs camerounais dans la région
« Nous sommes très honorés que la littérature camerounaise participe à ce salon. C’est aussi le résultat du travail de plus en plus visible qui est en train de se faire au niveau du Cameroun pour soutenir et promouvoir la littérature du pays. En témoigne la qualité des auteurs qui accompagnent notre délégation à cet événement littéraire.
L’hommage fait au Cameroun est donc une reconnaissance de la part du Maroc et du Maghreb de la place notre littérature dans le monde. Et nous espérons que notre présence à ce rendez-vous contribuera davantage à sa visibilité dans la région. Une littérature camerounaise qui, dois-je le souligner, est déjà reconnue sur le plan mondial.
Nous avons invité à ce salon un échantillon d’auteurs venus du Cameroun, de l’extrême nord du pays dans la zone tant anglophone que francophone, mais aussi de la diaspora pour marquer de leur poids ce salon.
Nous ne travaillons pas en lieu et place de nos auteurs et des éditeurs camerounais. Cependant, les autorités de notre pays essaient le plus possible de les accompagner voire de les encadrer pour que leur travail soit connu et apprécié de partout. Et nous sommes heureux de pouvoir poursuivre ce travail jusqu’au bout ».
 
Mohamed Salah Maalej, président de l’Union des éditeurs tunisiens et fondateur des éditions Kounouz (Tunisie) :
Le principe d’un Salon magrébin du livre est louable

«La présence des éditions Kounouz à ce salon est aussi une manière de soutenir cette excellente initiative qui promeut le livre maghrébin dans une région qui en a vraiment besoin.
Le livre maghrébin a vraiment besoin d’espaces de cette importance au regard des difficultés qu’il rencontre pour s’exporter hors de la région et surtout participer aux différents salons et foires organisés dans d’autres pays arabes.
Le transport du livre dans la région du Maghreb se fait par voie aérienne, alors que les éditeurs du Moyen-Orient peuvent aussi recourir à des voies terrestres. Cette contrainte alourdit les charges de nos éditeurs et se répercute sur le prix des livres produits dans la région qui, en dépit de la qualité des titres et des auteurs, peinent à faire face à la concurrence venant d’autres régions.
Notre souhait est que ce salon s’agrandisse de plus belle afin d’accueillir d’autres éditeurs qui, j’en suis certain, trouveront leur compte. »
 
 Ibrahima Aya, écrivain et fondateur des éditions Tombouctou (Mali) :
Découvrir le Mali et apprécier l’imaginaire et l’humanité de ses auteurs


« Le Salon maghrébin du livre d’Oujda offre aux éditions Tombouctou l’opportunité de présenter aux lecteurs du Maroc et particulièrement d’Oujda un nombre d’ouvrages de notre fonds écrits par des auteurs maliens qui essaient de communiquer avec le monde entier à partir de leur pays.
Les lecteurs y trouveront des œuvres empreintes d’un peu d’histoire ancienne et contemporaine du Mali et d’autres réalités intéressantes à partager et vivre. Des livres qui, d’une certaine manière, questionnent l’histoire ancienne et projettent les lecteurs sur l’avenir.
Concernant les spécificités de la littérature malienne et des auteurs du Mali, je pense que la meilleure façon d’en parler vraiment, c’est d’inciter les amoureux de la lecture à visiter notre stand et ainsi découvrir des titres que nous avons sélectionnés pour ce salon. Nous espérons qu’ils sauront saisir cette occasion pour découvrir le Mali et, au-delà, apprécier l’imaginaire et donc l’humanité de ses auteurs».
 
Ali Bey Abderrahmane, gérant de la Librairie du tiers-monde (Algérie) :
Un cadre magnifique de promotion pour les auteurs algériens


« La Librairie du tiers-monde participe pour la première fois au Salon maghrébin du livre d’Oujda qui offre un cadre magnifique de promotion pour les livres d’auteurs algériens et maghrébins. Notre participation à ce rendez-vous littéraire est aussi une manière de transmettre le savoir comme le suggère le thème de cette troisième édition, « La transmission ». Nous souhaitons vraiment y revenir une prochaine fois et participer à toutes les éditions à venir.
La littérature algérienne, c’est toute une histoire. Notre pays a eu des écrivains de la première et de la deuxième générations qui l’ont marqué de leur empreinte. Là, nous sommes maintenant à la troisième génération d’écrivains qui comprend notamment de jeunes auteurs dont bon nombre sont connus dans le monde à travers des livres faisant régulièrement l’objet de nouvelles rééditions en France par exemple.
S’agissant du livre numérique, comme partout dans le monde, il ne constitue pas une menace pour l’édition papier. Je pense qu’on en est encore loin pour dire qu’il menacerait la production papier ».
 
Pabé Mongo, président de l’Association des poètes et écrivains camerounais :
Une littérature en pleine ébullition


« La littérature camerounaise est aujourd’hui à l’image du Cameroun. Elle est assez offensive et connue à travers le monde. Pour s’en apercevoir, il n’y a qu’à voir la qualité des écrivains qui ont été invités à représenter notre pays à ce salon : Calixte Beyala, Gaston-Paul Effa, Léonora Miano, Djaïli Amadou Amal, Hemley Boum, Imbolo Mbue, Eugène Ebodé et Max Lobe. Ce sont là quelques-unes de grandes figures de notre littérature.
C’est une littérature très variée dans son expression avec de nombreux corpus. Nous avons une littérature en langue française, anglaise et en langue nationale. A ce propos, le Cameroun compte près de 250 langues vernaculaires qui ne s’écrivent certes pas encore toutes, mais il reste néanmoins vrai que le mouvement a commencé.
Vous avez aussi la littérature orale qui demeure aussi vivace et la littérature du numérique qui avance également.
C’est donc une littérature riche et très diversifiée dont les lecteurs marocains apprécieront la qualité des ouvrages ».


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