
Dans un communiqué, ces partis ont rejeté les tentatives du recours à l'armée pour "agresser la légitimité" d'une manière partisane qui mènerait à un putsch.
L'armée égyptienne a donné lundi 48 heures aux partis politiques pour s'entendre, faute de quoi elle présentera sa feuille de route afin de sortir de la crise.
Cet ultimatum de l'armée intervient au lendemain de manifestations monstres qui ont rassemblé à travers le pays des millions de personnes pour exiger le départ du président Mohamed Morsi, issu du mouvement des Frères musulmans.
Dans une déclaration lue à la télévision, le chef d'état-major de l'armée, le général Abdelfatah al-Sissi, a déclaré que la nation est en danger, laissant un ultimatum aux dirigeants politiques pour "satisfaire les revendications du peuple".
L'armée, a souligné le général, ne s'impliquera pas directement en politique ou au gouvernement mais elle supervisera la mise en oeuvre de cette feuille de route "avec la participation de toutes les tendances et partis nationaux, dont la jeunesse" révolutionnaire.
De son côté, le Front de salut national, principale coalition d'opposition en Egypte, a déclaré lundi soir ne pas vouloir discuter avec le président Mohamed Morsi.
"Nous n'allons pas discuter avec Morsi car nous considérons qu'il n'est plus légitime", a dit Khaled Dawoud, porte-parole du Front, qui rassemble des libéraux et des personnalités de gauche.
Le FSN a également décidé de désigner Mohamed El Baradeï comme son représentant dans d'éventuelles discussions avec l'armée, a-t-il ajouté.
"Nos revendications, que nous allons présenter à l'armée, sont principalement que le président Morsi démissionne et que nous allons avoir besoin d'un gouvernement fort et d'un président intérimaire, dont nous proposons qu'il s'agisse du président de la Cour constitutionnelle", a-t-il dit.
Par ailleurs, un grand nombre de figures de l'opposition ont salué l'ultimatum de l'armée. Pour l'ancien ministre des Affaires étrangères et ex-candidat à l'élection présidentielle Amr Moussa, l'annonce de l'armée correspond à la volonté de la population.
"Il ne faut pas perdre de temps car sinon les choses vont empirer. L'invitation de l'armée à répondre aux exigences du peuple dans les prochaines heures est une occasion historique qu'il ne faut pas laisser passer", a dit l'ancien secrétaire général de la Ligue arabe.
Le fondateur de la coalition "Rébellion", Mahmoud Badr, a souligné que le communiqué de l'armée n'a "qu'un seul objectif, soutenir la volonté du peuple égyptien en ce moment, c'est-à-dire appuyer l'organisation d'une élection présidentielle anticipée".
L'ancien Premier ministre Ahmed Chafik a estimé pour sa part que le règne des Frères musulmans serait terminé d'ici une semaine, n'excluant pas de briguer une nouvelle fois la présidence.
"L'échec des Frères est patent, il a conduit à des catastrophes en tous genres et on ne pouvait vraiment pas attendre autre chose", a dit Chafik depuis Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis.