Ce n’est guère un mouvement de mimétisme ou de solidarité avec la jeunesse arabe, les jeunes Européens qui battent le pavé ou se rassemblent en Espagne, au Portugal et en Grèce ont ras-le-bol ! La France est aussi sur les rangs. Ils expriment les mêmes revendications que les précurseurs du Printemps arabe : la dignité, la dénonciation du chômage qui atteint parfois des taux alarmants, plus de 24% en Espagne notamment ou l’enrichissement illicite et donc les disparités. Les indignanos (les indignés) espagnols qui ont investi la principale place de Madrid, Puerta Del Sol devenue place Tahrir comme en Egypte, semblent plus déterminés que jamais. Ils y sont et resteront jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Déjà leur action, qui coïncidait avec des élections locales, a eu un premier effet en sonnant le glas du parti socialiste au pouvoir qui a reçu une claque terrible, lui faisant perdre des bastions traditionnels, Séville et Barcelone qu’il dirigeait depuis plus d’une trentaine d’années.
Le Premier ministre espagnol, Zappatero beau joueur, a déclaré comprendre les revendications des jeunes Espagnols, assumant la défaite de son parti, affirmant cependant son incapacité à régler la crise économique dans laquelle se débat l’Espagne.
Au Portugal et en Grèce, deux pays en banqueroute déclarée, la contestation des jeunes y est également présente. Il faut dire qu’en cas de crise économique, ce sont les jeunes qui en sont les premières victimes, des jeunes aux emplois précaires ou diplômés faute d’embauche. D’autres pays au-delà du monde arabe et européens sont menacés par un printemps revendicatif, la Russie et la Chine dont les dirigeants ont commencé à prendre des précautions pour se préparer à toute éventualité. Le pourraient-ils et jusqu’à quand ?
Loin d’être un épiphénomène, le mouvement revendicatif qui secoue aujourd’hui plusieurs pays, qu’ils soient du Sud ou du Nord, semble bien prendre forme dans un monde en crise.