Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a annoncé mardi qu'il avait présenté sa démission au président Viktor Ianoukovitch pour «créer les conditions supplémentaires d'un règlement pacifique" de la crise qui secoue le pays depuis plus de deux mois.
"J'ai pris la décision de demander au président d'accepter ma démission du poste de Premier ministre, pour créer les conditions supplémentaires d'un compromis politique et d'un règlement pacifique du conflit", a-t-il dit dans un communiqué publié sur le site du gouvernement.
"Aujourd'hui, le plus important est de préserver l'unité et l'intégrité de l'Ukraine. C'est bien plus important que toute ambition personnelle", a ajouté le chef du gouvernement.
L'opposition ukrainienne a obtenu lundi des autorités l'abrogation des sévères lois anti-protestation à l'origine de l'escalade de la crise qui secoue l'Ukraine, à la veille d'une session extraordinaire du Parlement et d'un sommet Russie-UE.
Cette concession a été annoncée à l'issue de négociations de dernière minute avant ces rendez-vous majeurs entre les chefs de file du mouvement de contestation et le président Viktor Ianoukovitch.
L'ex-boxeur Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk, du parti de l'ex-Première ministre emprisonnée Ioulia Timochenko, et le nationaliste Oleg Tiagnybok participaient à cette rencontre qui s'est déroulée à la veille d'une session extraordinaire du Parlement à Kiev, sur fond de grave crise politique en Ukraine.
L'abolition des lois anti-contestation votées le 16 janvier courant, qui prévoient des peines allant jusqu'à la prison ferme pour la plupart des formes de manifestation, était l'une des exigences essentielles de l'opposition.
Ces lois avaient été vivement dénoncées par les Occidentaux comme une atteinte aux libertés et avaient entraîné la radicalisation du mouvement, débouchant sur les violents affrontements de la semaine dernière.
L'opposition a en outre une nouvelle fois reçu l'accord de principe du pouvoir sur l'adoption d'une loi d'amnistie pour les manifestants interpellés lors de heurts avec la police.
Cette amnistie "n'entrera en vigueur qu'à condition de la libération de tous les bâtiments publics et des routes occupés par les manifestants", a déclaré la ministre de la Justice Oléna Loukach, présente lors des discussions, citée dans un communiqué de la présidence.
Ces développements interviennent à la veille de l'arrivée à Kiev de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, pour une visite de 48 heures.