Le Pôle progressiste et moderniste tient son Université à Rabat

Le Pôle progressiste et moderniste, constitué du Parti du progrès et du socialisme, du Parti travailliste et du Front des forces Démocratique, a organisé samedi 14 novembre courant une université commune sur le thème « Le Maroc, quel avenir ? ». Ont participé à cette table ronde plusieurs militants de ces partis ainsi que des membres d'autres partis de gauche marocaine. Le débat a porté principalement sur l'avenir de ce Pôle et les causes de la crise de la gauche.
Dans son allocution d'ouverture, Ismaïl Alaoui, secrétaire général du PPS a déclaré que cette université devrait permettre la convergence des idées entre les participants des trois structures partisanes. Il a ajouté qu'elle constitue une opportunité de débat et de propositions des pistes et approches permettant de répondre aux questions et problématiques de la société marocaine. Pour lui, cette activité rentre dans le cadre des efforts déployés par le PPS, le FFD et le PT pour l'édification du « pôle politique progressiste et moderniste ».
L'intervenant a précisé que la gauche devrait retrouver son rôle d'encadrement, d'initiation et de mobilisation dans la société. Par ailleurs, il a souligné que cette initiative engagée par les trois partis est ouverte sur toutes les forces de gauche et des progressistes croyant aux principes du socialisme. Il a souligné que « plusieurs courants et groupes tentent de faire règresser le Maroc avec une vision opportuniste, rétrograde et makhzanienne ».
«Cette dynamique de gauche devrait faire face à ce projet qui menace le processus démocratique au Maroc ». Sur un autre volet, il a insisté sur le fait qu'il y a aujourd'hui «une nécessité de procéder à des réformes constitutionnelles ainsi que des réformes visant la moralisation de la gestion de la chose publique, la lutte contre la fraude, le clientélisme, la corruption et l'assistanat ».
Dans son intervention, Thami El Khiyari, secrétaire général du FFD, a exprimé sa satisfaction du fait que « juste après l'annonce de la création du pôle progressiste et moderniste, les trois partis ont commencé à œuvrer ensemble et à prendre des initiatives communes ». Il a remarqué que ce pôle entend renouveler le champ politique et social marocain. Ainsi, et contrairement à ce que rapportent quelques médias, « ce pôle est constitué non seulement par les groupes parlementaires des trois partis afin de consolider leur présence au Parlent, mais qui concerne les militants et les sympathisants de nos partis ». Par ailleurs, il a constaté qu'aujourd'hui, le rôle de la gauche n'est pas le même dans la société marocaine, si on le compare aux années 60, 70 et 80. « Cette gauche, explique-t-il, connait une véritable crise et manque de présence dans la société ». Il a réaffirmé que la gauche doit développer des idées claires sur des questions cruciales telles que l'éducation, la politique des impôts, la couverture sociale, l'économie… D'un autre côté, il a espéré que l'ensemble des composantes de la gauche pensent à « créer un grand parti de gauche unifié, et cette unification doit se baser sur des idées claires ».
Abdelkrim Benatik, secrétaire général du PT, a précisé que la gauche était la plus grande force organisationnelle et intellectuelle au Maroc, il y a quelques années. « Elle tirait sa force de ses structures syndicales, estudiantines, associations et ONG militantes et populaires » confirme-t-il. Devant la crise que connait la gauche d'aujourd'hui, il a signalé que le Pôle est appelé à élaborer une nouvelle stratégie d'action capable de répondre aux exigences du peuple marocain. Il a assuré que grâce au gouvernement d'alternance, la marge des libertés s'est élargie ces dernières années, et que « plusieurs projets et chantiers ont été réalisés ». « La gauche a sauvé le Maroc d'une crise ravageuse qui menaçait la société », ajoute-t-il. Enfin, Benatik a salué l'initiative du Bureau politique de l'USFP. « nous sommes très intéressés par l'appel de nos frères à l'USFP pour constituer un groupe parlementaire regroupant les députés de la gauche », conclut-il. Les interventions suivantes ont mis l'accent sur la nécessité de l'union et l'unification des visions des partis de la gauche marocaine, notamment sur des questions, telles que les réformes constitutionnelles, la répartition des richesses et la gestion de la chose publique. Plusieurs membres des trois partis ont démontré que la réalisation des grands projets, notamment les infrastructures et les réformes de quelques institutions de base a relativement réussi avec le gouvernement d'alternance. Pourtant, ils ont constaté que seule la classe proche des rouages étatiques et politiques concentre toujours les richesses du Maroc ainsi que le pouvoir.
Des interventions, comme celle de Ahmed Zaki du Bureau exécutif du PPS, ont souligné que l'USFP devrait être une véritable locomotive du projet de l'union de la gauche. « Nous l'appelons à soutenir l'idée de constituer une alliance forte des parti de gauche, capable de militer pour des réformes constitutionnelles populaires et démocratiques. Cette union est une nécessité historique », soutient A.Zaki.
Rappelons que la création du pôle politique, progressiste et moderniste a été annoncée mardi 27 octobre dernier à Rabat par les secrétaires généraux des trois partis politiques PPS, PT et FFD. La plateforme de cette université annonce que l'objectif de cette alliance est d'édifier une société de justice sociale et de faire face à toutes les causes des disparités sociales, de l'ignorance, de la précarité et de l'analphabétisme.