"Les semaines qui viennent seront dures et nos services hospitaliers vont être mis à rude épreuve", a prévenu le Premier ministre Jean Castex, attendant un mois de novembre "éprouvant" et un nombre de morts qui va "continuer d'augmenter". Jusqu'à présent, le couvre-feu concernait 20 millions de Français, surtout dans les grandes villes dont Paris et sa région. La France approche le million de personnes contaminées (999.043) et le taux de positivité ne cesse de grimper à 14,3% contre 13,7% la veille, et seulement 4,5% début septembre.
En Italie, la région de Lazio, où se situe Rome, devient la troisième du pays à instaurer un couvre-feu, à partir de vendredi soir (23H00 à 05H00) pour une durée de 30 jours. Une mesure similaire est introduite dans la région de Naples, la Campanie, vendredi. Ces deux territoires rejoignent ainsi la Lombardie, déjà très touchée au printemps, où un couvre-feu du même type est déjà en vigueur depuis jeudi. La Campanie est également l'une des régions les plus touchées d'Italie, mais avec un système sanitaire moins efficace que celui de la Lombardie, elle se trouve dans une position plus difficile. Le Pays de Galles a lui fait le choix d'un confinement d'une durée de deux semaines à compter de vendredi, mesure la plus dure instaurée dans le pays depuis la première vague de Covid-19 du printemps. Il a été demandé aux plus de trois millions d'habitants de la province britannique de "rester à la maison", a expliqué le Premier ministre gallois Mark Drakeford, ajoutant que la durée de ce "pare-feu" est la plus courte qui puisse être introduite pour être efficace. Les commerces non-essentiels devront fermer, conduisant à une situation comparable au confinement instauré au Royaume-Uni à partir du 23 mars au moment de la première vague.
Dans le reste du Royaume-Uni, des restrictions locales de confinement sont entré aussi en vigueur vendredi, avec la région de Manchester qui bascule au niveau d'alerte "très élevées", dernier échelon du système à trois niveaux britanniques, impliquant la fermeture des bars et pubs ne servant pas à manger et l'interdiction pour différents foyers de se rencontrer, à de rares exceptions. Le parfum du confinement du printemps flotte également sur le Portugal, où trois municipalités du nord du pays, soit 150.000 habitants, se sont reconfinées vendredi. Dans ces villes, dont Paços de Ferreira, ils ne pourront quitter leur domicile que pour aller travailler, se rendre à l'école, faire des courses ou s'acheter des médicaments. Le télétravail, s'il est possible, deviendra obligatoire et les commerces devront fermer à 22H00. Dans le même temps, le Parlement portugais votera le caractère obligatoire du port du masque dans la rue. Les deux principales villes de Grèce, Athènes et Thessalonique, seront elles aussi soumises à un couvre-feu nocturne à partir de samedi. Des mesures dont un avant-goût était visible en Irlande jeudi, pour le premier jour d'un reconfinement qui durera six semaines, durant lesquelles les commerces non essentiels resteront portes closes, mais les écoles ouvertes. La situation s'aggrave aussi en Europe de l'Est puisque depuis jeudi soir, en République tchèque, où la situation est la pire d'Europe concernant le nombre de nouveaux cas et de décès pour 100.000 habitants sur les deux dernières semaines, un confinement partiel est entré en vigueur, jusqu'au 3 novembre.
Chez le voisin slovaque, face à la reprise de l'épidémie, le Premier ministre a annoncé jeudi la mise en place d'un couvre-feu partiel de 01H00 à 05H00 à partir de samedi. En journée, les déplacements seront restreints à certains cas particuliers. A partir de samedi en Slovénie, les centres commerciaux, restaurants et hôtels notamment seront fermés et seul un tiers des transports en commun fonctionnera. La pandémie a fait au moins 1,13 million de morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles jeudi. Les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 222.220 morts, suivis par le Brésil (155.900 morts), l'Inde (116.616), le Mexique (87.415) et le Royaume-Uni (44.158).
Le virus s'est aussi invité dans le débat entre les deux candidats à la présidentielle américaine jeudi soir, Joe Biden jugeant qu'un président "responsable d'autant de morts ne devrait pas pouvoir rester président des Etats-Unis d'Amérique". "Nous le combattons très fermement", a répondu Donald Trump, trois semaines après avoir été diagnostiqué positif au coronavirus. "Nous avons un vaccin qui arrive, il est prêt, il sera annoncé dans les prochaines semaines", a-t-il encore assuré. Sur ce front de la lutte contre la maladie, l'antiviral remdesivir progresse, l'Agence américaine des médicaments FDA lui ayant accordé une autorisation permanente pour les malades du Covid-19 hospitalisés. Gilead a annoncé avoir reçu l'autorisation pour le médicament, sous la marque Veklury, soulignant que c'était le seul traitement spécifique contre le Covid-19 ainsi autorisé après une procédure de vérification plus rigoureuse et définitive.