Le Parlement ukrainien a approuvé lundi une mobilisation partielle de ses forces armées pour faire face à "l'ingérence de la Russie dans les affaires intérieures de l'Ukraine".
275 députés ont approuvé cette mobilisation demandée par le président par intérim Olexandre Tourtchinov compte tenu de "l'aggravation de la situation politique dans le pays (...) et de l'ingérence de la Russie dans les affaires intérieures de l'Ukraine". 33 députés n'ont pas pris part au vote, aucun n'a voté contre.
Les députés ont également approuvé l'octroi de près de 6,9 milliards de hryvnias supplémentaires (530 millions d'euros) pour assurer l'aptitude au combat des forces armées.
Ces votes sont intervenus au lendemain du référendum de la péninsule séparatiste de la Crimée occupée depuis fin février par les troupes russes qui a voté à 96,77% son rattachement à la Russie.
M. Tourtchinov a qualifié lundi ce référendum de "grande farce". "La Russie cherche à couvrir son agression en Crimée par une grande farce nommée référendum qui ne sera jamais reconnu ni par l'Ukraine, ni par le monde civilisé", a déclaré M. Tourtchinov devant les députés.
Un député du parti Batkivchtchina de l'ex-Premier ministre Ioulia Timochenko a pour sa part ironisé lundi sur "les résultats sensationnels" en Crimée. "Nous nous attendions à 101% vu la manière dont le référendum a été organisé", a déclaré Mykola Tomenko pendant la séance parlementaire.
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a assuré lundi que l'UE allait envoyer "le message le plus fort possible" à la Russie en décidant d'imposer des sanctions tout en réaffirmant que les Européens ne souhaitent pas d'escalade avec Moscou.
"Nous essayons d'envoyer le message le plus fort possible à la Russie" afin qu'elle "comprenne combien la situation est sérieuse" au lendemain du "soi-disant" référendum en Crimée, a déclaré Mme Ashton avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles.
Les ministres devraient s'entendre sur des sanctions "ciblées" visant des responsables russes ou ukrainiens pro-russes sous la forme de restrictions de visas et de gels d'avoirs.
La liste de ces personnalités s'annonce "restreinte", a indiqué le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, en arrivant à Bruxelles. La liste devrait notamment inclure des responsables de Crimée soutenant le rattachement de la province à la Russie et ayant participé à l'organisation du référendum.