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Le PPS somme Benkirane de réunir la majorité

L’Istiqlal aura-t-il réussi à provoquer une crise ?


Narjis Rerhaye
Samedi 2 Février 2013

Le PPS somme Benkirane de réunir la majorité
«C’est un beau désordre et ce n’est pas un euphémisme!» C’est en ces termes qu’un cacique du PPS, parti au pouvoir, décrit la situation de la majorité gouvernementale. Un désordre qui, explique notre interlocuteur, se distingue par un étrange paradoxe. « La majorité gouvernementale fonctionne à deux vitesses. Il y a d’abord le gouvernement où tout se passe très bien, dans une excellente ambiance. Il y a ensuite la majorité qui est loin de se distinguer par sa rationalité. Véritablement on y perd son latin et surtout en conjectures », avoue ce dirigeant du parti fondé par Ali Yata.
C’est désormais  un secret de Polichinelle. Les relations entre les deux principaux alliés de la majorité, le PJD et l’Istiqlal, sont exécrables. Avec sa revendication incessante de remaniement ministériel, officialisé par un mémorandum adressé au chef du gouvernement, le leader de l’Istiqlal a fortement contribué à envenimer les relations entre les partenaires d’une majorité, mal née dès le départ. C’est  en tout cas ce qu’assurent, main sur le cœur, les membres du bureau politique du PPS. « Il est légitime qu’un parti revendique un remaniement, mais ici c’est la démarche et l’interpellation qui ont dépassé le cadre de la rationalité. Il est évident qu’il faut améliorer l’action gouvernementale et ce ne sont certainement pas ces interpellations  qui répondent à une telle nécessité », regrette ce PPSiste. Question : l’Istiqlal est-il en train de provoquer une crise au sein d’une majorité qui, selon l’avis d’observateurs, a besoin d’un nouveau départ ?
Dans les rangs de cette formation politique présidée par Nabil Benabdallah, l’inquiétude atteint son paroxysme. On s’inquiète pour l’avenir de la majorité que composent quatre partis, le PJD, l’Istiqlal, le Mouvement populaire et le PPS. On a aussi et surtout des craintes quant à l’avenir des réformes dans la stabilité du programme du gouvernement Benkirane. «C’est vrai que nous avons de vraies inquiétudes.
Dans un tel désordre, la majorité pourra-t-elle mettre en œuvre le programme minimum, qui est notre référentiel commun? Il faut l’admettre, il y a bel et bien des soucis de déploiement de l’action gouvernementale», soupire ce ténor du parti du Livre.
Mercredi, le bureau politique du PPS exprimait haut et fort ses inquiétudes, appelant dans un communiqué à une réunion d’urgence de l’instance dirigeante de la majorité «pour donner un nouveau souffle à l’expérience gouvernementale». «Cela fait des semaines que cette instance n’a pas tenu réunion. Il est évident que le chef du gouvernement et de la majorité ne veut pas rencontrer Hamid Chabat et avoir à débattre de l’éventualité d’un remaniement ministériel », soupire ce ministre de l’Exécutif Benkirane. Le communiqué du BP du PPS sonne comme une alarme. Pour la première fois, ce partenaire discipliné de gauche  d’une majorité conservatrice parle officiellement de «climat peu propice qui règne au niveau du paysage politique et partisan» et de «ses retombées négatives à l’intérieur des rangs de la majorité». Il y a péril en la demeure, estiment ceux et celles du PPS qui évoquent  ouvertement les «dangers visant à dévier le processus des réformes de sa bonne voie».
 La majorité restera-t-elle otage de  ses deux alliés majeurs, le PJD et l’Istiqlal et surtout de l’entêtement d’un Abdelilah Benkirane estimant que la convocation de l’instance de la majorité n’est ni une urgence ni une priorité? « Les protagonistes de la majorité n’ont pas d’autre choix que de se mettre autour d’une même table pour discuter de la situation de la majorité et de l’action gouvernementale. Il n’est plus possible de faire l’économie de ce débat», conclut ce membre du bureau politique du PPS. Le parti d’Ali Yata pourra-t-il tenir longtemps dans l’habit du pompier ?


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