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Le PDG de Sonatrach limogé

Saïd Bouteflika et 2 ex-chefs du renseignement algériens rejugés en appel


Vendredi 7 Février 2020

Le PDG de Sonatrach limogé
Le PDG du géant national des hydrocarbures algérien Sonatrach, Kamel-Eddine Chikhi, a été limogé mercredi après moins de trois mois à la tête de l'entreprise publique, a annoncé la télévision nationale.
"Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a nommé Toufik Hakkar au poste de président-directeur général du groupe Sonatrach, en remplacement de Kamel-Eddine Chikhi", a indiqué la télévision, sans préciser les raisons du limogeage de M. Chikhi.
Ce dernier avait succédé en novembre 2019 à Rachid Hachichi, limogé après seulement sept mois à la tête de Sonatrach, groupe détenu à 100% par l'Etat et crucial pour l'économie algérienne, qui tire 60% de son budget et 95% de ses recettes à l'exportation de ses hydrocarbures.
M. Hachichi avait lui-même remplacé fin avril Abdelmoumen Ould Kaddour, un proche du président déchu Abdelaziz Bouteflika, qui dirigeait le groupe depuis 2017.
Mais il avait été débarqué trois semaines après la démission de M. Bouteflika, confronté à un mouvement inédit de contestation, après 20 ans au pouvoir.
Le nouveau PDG, M. Hakkar, occupait jusque-là le poste de vice-président du groupe Sonatrach. Il avait dirigé le groupe de travail chargé de l'élaboration d'une loi controversée sur les hydrocarbures, adoptée mi-novembre.
Il est le 12e PDG de la société publique des hydrocarbures depuis l'arrivée au pouvoir en 1999 de M. Bouteflika, signe d'une instabilité chronique à la tête du groupe.
Sonatrach, géant qui regroupe les activités d'exploration, de production, de raffinage et de transport du pétrole et du gaz, a été secoué ces dernières années par une série de scandales financiers et de corruption qui ont fait l'objet d'enquêtes en Algérie et à l'étranger.
Par ailleurs, Saïd Bouteflika, frère et ex-conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, sera rejugé dimanche en appel, aux côtés de deux ex-patrons du renseignement et d'une femme politique, tous condamnés en septembre à 15 ans de prison pour complot, selon des avocats de la défense.
"Le procès en appel est prévu le 9 février" devant la Cour d'appel militaire de Blida, à une cinquantaine de km au sud d'Alger, a déclaré à l'AFP Me Khaled Bergueul qui défend le général Mohamed "Toufik" Mediene, patron durant 25 ans du tentaculaire et tout puissant Département du renseignement et de la sécurité (DRS), avant son limogeage en 2015.
Les quatre accusés, incarcérés depuis le mois de mai, ont fait appel du verdict du tribunal militaire de Blida les ayant condamnés, le 25 septembre, après un procès éclair, à 15 ans de prison pour complots contre l'autorité militaire et "contre l'autorité de l'Etat".
Outre Saïd Bouteflika et le général Mediene, seront rejugés le général Athmane "Bachir" Tartag, ex-bras droit de "Toufik", à qui il avait succédé en prenant la tête de la Coordination des services de sécurité (CSS), structure ayant remplacé le DRS démantelé, et Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trostkiste).
"J'espère que le procès sera ouvert à la presse car la loi le permet", a fait savoir à l'AFP Me Miloud Brahimi, un des avocats de Saïd Bouteflika, alors que le procès de première instance n'avait été ouvert qu'aux seuls avocats et familles des accusés.
Tous les quatre sont accusés de s'être réunis en mars 2019 pour tenter de "déstabiliser" le haut commandement de l'armée qui, face à un mouvement ("Hirak") de contestation inédit né le 22 février, appelait au départ du président Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans.
Le 2 avril, M. Bouteflika avait finalement démissionné, quelques heures après un ultimatum du haut commandement militaire exigeant "immédiatement" son départ.
La défense de Mme Hanoune avait admis sa participation à une réunion avec Saïd Bouteflika et "Toufik" le 27 mars, au lendemain d'une déclaration du chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, demandant publiquement le départ du pouvoir de M. Bouteflika dont il était jusqu'ici un indéfectible soutien.
Le 30, le général Gaïd Salah -- décédé le 23 décembre -- avait publiquement dénoncé la tenue d'une "réunion" visant à élaborer un plan destiné à décrédibiliser l'armée. Le 2 avril, il avait à nouveau dénoncé des "réunions suspectes tenues clandestinement pour comploter" contre les propositions de sortie de crise de l'armée.


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