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D'après les témoignages, deux élèves ont déversé de l'alcool sur la chaise de Juan le 6 juin dans une salle de classe d'une école secondaire de Querétaro (centre). Quand il s'est relevé sous l'effet du liquide, un des deux agresseurs présumés a mis le feu.
L'attaque n'a pas surgi de nulle part: Juan faisait l'objet de harcèlement depuis un certain temps, d'après les avocats de sa famille, qui ont porté plainte contre les agresseurs et l'autorité scolaire.
"Son père et sa mère sont otomis", raconte à l'AFP Ernesto Franco, un des avocats de la famille.
Au nombre de 350.000 (chiffres officiels), les Otomis représentent l'un des peuples premiers du Mexique avec les Mayas, les Purepechas, les Zapotèques..."Ils n'ont jamais perdu leur langue, ils ont créé leurs propres chants, danses, artisanat et cosmovision", lit-on sur une page officielle du gouvernement.
"Juan parle cette langue maternelle, mais ne souhaite pas la pratiquer beaucoup parce qu'elle est cause de moquerie, de harcèlement, de persécution", ajoute l'avocat.
"A partir de février il ne voulait plus aller à l'école", a raconté le père, Juan Zamorano au journal El Pais après l'agression présumée. "Nous parlons un autre type de langue", ajoute le père, selon qui cette différence linguistique est la cause des violences subies par son fils.
La famille a déclaré à la presse que même une enseignante harcelait Juan en raison de ses origines.
"Elle pense que nous ne sommes pas de sa classe, que nous ne sommes pas de sa race", ont dénoncé les parents au journal El Universal. Le père a parlé d'une "tentative d'assassinat", alors que l'adolescent souffre de brûlures aux deuxième et troisième degrés.
Le parquet local a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "blessures". L'enseignante a été suspendue, d'après la presse.
Le président Andrés Manuel Lopez Obrador a promis "une enquête complète", qui pourrait être confiée au parquet général de la République.
L'Institut national des peuples indigènes (INPI) a demandé de "sanctionner les mineurs et les adultes impliqués dans le harcèlement et les agressions contre le mineur".
"Il est urgent d'adopter des mesures dans les écoles publiques et privées du pays, pour éviter les cas de discrimination et de racisme contre les enfants et les adolescents indigènes", a ajouté l'INPI dans un communiqué.
Le Mexique compte 126 millions d'habitants dont 7,3 millions affirment parler une langue indigène.
Plus de 40% de la population indigène estime avoir déjà été discriminée, et près de la moitié pense que leurs droits sont peu respectés, d'après une enquête de l'Institut national de statistiques datant de 2018.
Cette étude avait révélé les préjugés des Mexicains envers la population indigène: trois personnes sur dix étaient d'accord avec la phrase selon laquelle "la pauvreté des personnes indigènes est due à leur culture".
Au quotidien, les mots "guëro" (le blanc) et dans une moindre mesure "prieto" (brun) reviennent souvent dans les conversations.