Le Maroc prend part au débat RésiliArt de l’Unesco


Libé
Jeudi 22 Octobre 2020

L’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco), a organisé, mercredi, un débat RésiliArt de haut niveau “célébrant 15 ans de diversité et de créativité”, afin de réfléchir sur les développements survenus dans le secteur de la culture ces dernières années et d’envisager de nouvelles politiques, ainsi que de nouveaux modèles économiques susceptibles de favoriser la diversité et la résilience après la pandémie.

Cet événement commémoratif du 10e anniversaire du Fonds international pour la diversité culturelle (FIDC), le 15e anniversaire de la Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (dite Convention de 2005) et le quarantenaire de la Recommandation de l’UNESCO relative au statut de l’artiste, a réuni plusieurs artistes et professionnels de la culture de plusieurs pays dont le Maroc représenté par Nabil Ayouch, réalisateur de cinéma et de télévision, producteur et écrivain. Ces instruments sont au coeur de l’engagement de la communauté internationale envers les artistes et en faveur de l’émergence de secteurs dynamiques et diversifiés de par le monde, a souligné le sous-directeur général pour la culture de l’Unesco, Ernesto Ottone en ouvrant cette rencontre virtuelle animée par la journaliste française Valériane Gauthier. L’Unesco est aux côtés de ses Etats membres pour améliorer la résilience des industries culturelles et créatives en renforçant le statut des artistes, en finançant des projets innovants et en améliorant le cadre réglementaire, a-t-il ajouté.

Le sous-directeur général pour la culture de l’Unesco a annoncé, dans ce contexte, le lancement par l’Unesco d’une nouvelle publication intitulée “La culture en crise : Guide de politiques pour un secteur créatif résilient”, disponible en version digitale en français, en espagnol et en anglais, et présentant des mesures d’intervention déjà déployées en situation de crise pendant la pandémie du Covid-19, jugées efficaces et bénéfiques pour répondre aux besoins les plus pressants d’une part, et de l’autre pour introduire des changements structurels destinés à mieux préparer l’avenir. Pour sa part, Nabil Ayouch a souligné l’importance de la Convention de 2005 dans la mesure où elle a permis de consacrer la diversité culturelle et de contribuer à la circulation des oeuvres culturelles et artistiques.

Cette Convention offre aux Etats la possibilité de sauvegarder leur souveraineté culturelle et encourage les échanges culturelles à travers des traités de coproduction entre différents pays et des accords bilatéraux ou multilatéraux pour permettre à des artistes et à des oeuvres de mieux circuler, a-t-il relevé, notant que la convention onusienne s’est érigée en tant qu’un outil pour protéger la diversité culturelle et le patrimoine. Pour sa part, Anupama Sekhar, Directrice du département culturel de la Fondation Asie-Europe (Inde), a rappelé que la Convention de 2005 a fourni le cadre institutionnel pour aider les créateurs artistiques à surmonter les différents défis et donné une certaine orientation compte tenu de l’engagement des Etats membres à soutenir les artistes et la création artistique, tandis que Ferne Downey, actrice et Présidente de la Fédération internationale des acteurs (FIA) a fait remarquer que cette Convention constitue un fondement et un outil pour tous les artistes et les créateurs artistiques. Limam Manza Kane, rappeur et producteur mauritanien, président d’Assalamalekoum Festival International, est revenu à son tour sur les difficultés de mobilité qu’affrontent les artistes africains, appelant à un engagement politique plus accru et une action pratique sur le terrain qui permettrait de faciliter la circulation des professionnels des arts.

De son côté, l’écrivaine et poétesse costaricaine Shirley Campbell Barr, a souligné que la Convention de 2005 constitue un premier instrument qui reconnaît la spécificité des différentes expressions artistiques comme partie de l’identité nationale des pays, notant qu’elle a permis aux Etats de promouvoir les arts et la création artistique et donné valeur aux expressions culturelles des communautés marginalisées. Les participants sont également revenus sur les avantages ainsi que les contraintes imposées par les nouvelles technologies numériques notamment dans le sillage de la pandémie du Covid19. Ils ont également exploré un nouveau système économique plus résilient pour le secteur créatif, en s’appuyant sur les enseignements tirés et en tenant compte des besoins et des moyens de renforcer le statut des artistes et des professionnels de la culture.

Cet événement en ligne a été marqué également par des témoignages préenregistrés de personnes dont les efforts incessants ont conduit à l’adoption de la Recommandation de 1980, à l’entrée en vigueur de la Convention de 2005 et à la création du FIDC, en l’occurrence Pascal Rogard (France), Nina Obuljen Kor inek (Croatie), Vera El Khoury Lacoeuilhe (Sainte Lucie), Katerina Stenou (UNESCO) et Pascal Lamy (France). ResiliArt est un mouvement de l’UNESCO lancé le 15 avril 2020, à l’occasion de la Journée mondiale de l’art, afin de mobiliser un effort mondial concerté pour soutenir les artistes et garantir l’accès à la culture pour tous.


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