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En effet, le Parlement des îles Canaries a approuvé ce mercredi une proposition non législative présentée par le Groupe nationaliste dans laquelle il appelle les gouvernement canarien et espagnol à la défense des eaux territoriales de l'archipel et des intérêts des îles par rapport à la prospection de gaz et de pétrole que le Maroc entend mener dans les eaux du Sahara marocain, selon Europa Press.
Mario Cabrera (groupe parlementaire de la Coalition canarienne) a appelé à une "voix unanime" du Parlement contre ce qu’il a qualifié de "la politique du fait accompli" du Maroc et avec le soutien des Etats-Unis et d'Israël pour devenir une "puissance dominante" en Afrique du nord-ouest.
Le droit légitime du Maroc de nouer des contacts avec des entreprises mondiales pour la prospection de gaz et de pétrole dans ses eaux territoriales est perçu par ce parlementaire canarien comme «un pas de plus de l'expansionnisme marocain», tout en appelant «les gouvernements canarien et espagnol à exiger une action de l'UE et à défendre fermement les intérêts des Iles», sachant que l’Espagne avait donné l’autorisation en mars 2012, à la compagnie pétrolière espagnole Repsol, d’explorer dans cette zone maritime. Cela dénote du double discours des Canariens et des Espagnols en général à propos de ce sujet.
En novembre dernier, le quotidien espagnol ABC a souligné que la Commission européenne s’est déclarée incompétente pour trancher un éventuel litige entre le Maroc et l’Espagne concernant la prospection pétrolière dans la zone maritime qui sépare les Iles Canaries du Maroc, tout en exhortant les deux parties à résoudre tout litige à ce propos par «des moyens pacifiques en se conformant aux principes de la charte des Nations unies, des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et de la Convention onusienne relative au Droit de la mer», selon les propos de Günther Oettinger, commissaire européen à l’énergie.
Plus raisonnable et logique est la position de Carlos Ester (du Parti populaire) qui a appelé à tout d’abord recourir «aux moyens d'entente bilatéraux entre l'Espagne et le Maroc inclus dans l'accord de bon voisinage », mettant l’accent sur le fait qu'il existe de nombreuses actions qui dépendent uniquement de l'action extérieure du gouvernement central et non du Parlement.
Pour sa part, Pedro Viera, du groupe socialiste, a appelé à la nécessité d’un consensus du Parlement, soulignant que la recherche de pétrole et de gaz dans les eaux du Sahara marocain "n'est pas nouvelle" et que la société espagnole Repsol a déjà fait des recherches en ce sens au début du 20e siècle.
Le Maroc a récemment autorisé la société Qatar Petroleum International Upstream L.L.C à poursuivre l’exploration pétrolière dans ses eaux au large de Tarfaya. Il a également signé un accord avec la société Ratio Gibraltar, filiale de la compagnie pétrolière israélienne Ratio Petroleum et en vertu duquel cette compagnie obtient une licence exclusive pour explorer le pétrole et le gaz au large de Dakhla.
Il convient de rappeler que Rabat, qui a ratifié la Convention des Nations unies (MontegoBay) sur le Droit de la mer en 2007, disposait d'un délai de dix ans maximum pour délimiter son plateau continental ; lequel délai devrait prendre fin durant l’année en cours. Aussi, le gouvernement a-t-il adopté trois textes de loi dans ce sens en juillet dernier.
En l’occurrence le projet de loi modifiant et complétant le Dahir portant loi fixant la limite des eaux territoriales, le projet de loi modifiant et complétant la loi instituant une zone économique exclusive de 200 milles marins au large des côtes marocaines et le projet de décret modifiant et complétant le décret du 21 juillet 1975 déterminant les lignes de fermeture de baies sur les côtes marocaines et les coordonnées géographiques de la limite des eaux territoriales et de la zone économique exclusive.
Mourad Tabet