-
Le Maroc et le Mexique, deux pays complémentaires appelés à renforcer leur coopération bilatérale
-
David Van Weel salue les réformes entreprises par le Maroc sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI et les Initiatives Royales régionales
-
Les Pays-Bas affirment que l’autonomie sous souveraineté marocaine est la solution la plus réalisable au différend du Sahara
-
Quand le peuple renonce à son droit de choisir ses représentants, la démocratie se fragilise
Selon ce document, près de 200.000 Marocains ont émigré vers un pays de l’OCDE en 2023 — soit +1% par rapport à 2022. Le Maroc se classe également 6ᵉ parmi les 20 premiers pays d’origine des nouveaux immigrés dans l’OCDE pour 2022–2023 (devant la plupart des pays africains, derrière Inde, Chine, Roumanie, Colombie, Mexique).
A noter que près de 100.000 ressortissants marocains se sont naturalisés dans un pays de l’OCDE en 2023 (Maroc, Mexique et Philippines ont chacun dépassé ce seuil); toutefois les naturalisations ont baissé par rapport à 2022.
Ledit rapport indique, par ailleurs, que le Maroc est classé 3ᵉ parmi les 20 premiers pays dont les ressortissants ont acquis la nationalité dans les pays de l’OCDE (2022–2023). Et que les étudiants marocains figurent à la 4ᵉ place parmi les dix premières nationalités en pourcentage des entrées totales vers les pays de l’UE + AELE (comparaison 2019 → 2024).
Emigration soutenue mais pas explosive (volume + stabilité)
Pour certains spécialistes, l’arrivée de près de 200.000 personnes en 2023 et la hausse de +1% montrent une croissance modérée et surtout une stabilité des départs vers l’OCDE. Ils estiment que « le Maroc n’est pas dans une phase d’emballement migratoire massif vers l’OCDE (pas un bond de +20–30 %), mais conserve un flux élevé et soutenu. Cela signifie une émigration structurée (réseaux, voies légales, mobilité familiale et étudiante) plutôt que ponctuelle ou uniquement liée à des crises.
Poids relatif important dans la carte OCDE
Les mêmes spécialistes s’accordent à interpréter la 6ᵉ place parmi les pays d’origine des nouveaux migrants comme un signal que le Maroc est l’un des principaux fournisseurs de nouveaux arrivants dans l’espace OCDE — position nettement supérieure à celle de la majorité des pays africains. Cela traduit, toujours selon nos sources, une diaspora historique active et des réseaux de chaîne migratoire, une attractivité spécifique de certains pays de l’OCDE (France, Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas) et des canaux variés (travail, regroupement familial, études).
Naturalisation élevée mais en légère baisse
Le fait que près de 100.000 Marocains aient acquis une nationalité OCDE en 2023 place le Maroc, selon les experts, parmi les plus «intégrés» en volume (3ᵉ rang). La baisse des naturalisations par rapport à 2022 peut traduire plusieurs phénomènes contrastés : un effet de rattrapage en 2022 (pic après une année de procédures post-pandémie retardées) suivi d’un retour à la normale; un changement réglementaire ou un allongement des délais d’accès à la naturalisation dans certains pays hôtes et une baisse des candidatures (moindre volonté de naturaliser si mobilité circulaire/retours envisagés). En conséquence, le Maroc exporte non seulement des migrants temporaires mais aussi des populations qui s’intègrent au long cours (accès à la nationalité).
Fort poids des étudiants
Le classement des étudiants marocains à la 4ᵉ position en part des entrées UE+AELE (2019 vs 2024) montre une mobilité académique robuste : le Maroc investit dans la mobilité étudiante (bourses, aspirations) et on observe un recrutement ciblé par les universités européennes. Cela implique que la migration marocaine est multi-catégorielle (travail, famille, études); la composante étudiante alimente les flux qualifiés et les possibles circuits de maintien/installation à moyen terme.
Double fonction : pays d’émigration et relais de transit/accueil
Ce poids vers l’OCDE coexiste avec le rôle croissant du Maroc comme pays de transit/accueil pour migrants subsahariens (déjà évoqué ailleurs). Cela complexifie le profil migratoire marocain : émigration internationale forte conjuguée à mobilités internes et d’accueil.
Poids du Maroc sur la «carte» migratoire vers l’OCDE
Pour les spécialistes des questions migratoires, « le poids migratoire du Maroc dans l’espace OCDE apparaît clairement lorsqu’on observe trois indicateurs structurants : sa sixième place parmi les pays d’origine des nouveaux immigrés, qui le situe largement au-dessus de la moyenne africaine et confirme son rôle central dans les flux d’entrée ; sa troisième place en matière de naturalisations, révélant une contribution importante non seulement à la mobilité mais aussi à l’intégration citoyenne dans les sociétés d’accueil ; et sa quatrième place parmi les nationalités étudiantes entrant dans l’UE et l’AELE, signe d’une présence marocaine structurée dans la mobilité académique européenne ».
Ils ajoutent que « l’ensemble de ces éléments montre que le Maroc intervient simultanément sur les deux dimensions de la dynamique migratoire — l’arrivée de nouveaux migrants et leur installation durable — faisant de lui à la fois un important fournisseur de mobilité et un producteur d’intégration. A ce titre, il occupe une position stratégique dans l’architecture migratoire euro-occidentale, où il constitue un acteur structurel dont les mouvements influencent autant les tendances démographiques que les politiques d’accueil des pays de l’OCDE ».
Effets et enjeux politiques/socio-économiques
Pour le Maroc, la dynamique migratoire présente un ensemble d’avantages et de vulnérabilités qui s’entrecroisent : d’un côté, l’émigration nourrit une diaspora nombreuse et active, génère des transferts financiers (remittances) essentiels pour l’économie nationale, favorise l’apport de capitaux et renforce l’influence internationale du pays grâce à des communautés bien implantées en Europe et en Amérique du Nord ; de l’autre, elle comporte des risques non négligeables, tels que le brain drain affectant certains secteurs qualifiés, une dépendance structurelle aux transferts des migrants qui peut fragiliser le modèle économique, ainsi que des tensions sociales si l’émigration continue de fonctionner comme une simple soupape pour absorber le chômage plutôt que comme un complément à une véritable politique d’emploi durable.
Pour les pays de l’OCDE, ces flux migratoires représentent également un double enjeu : ils apportent des travailleurs, des étudiants et contribuent au renouvellement démographique, tout en facilitant l’intégration civique à travers des naturalisations croissantes ; mais ils posent simultanément des contraintes opérationnelles et politiques, liées à la gestion des arrivées en période de pic, à l’intégration effective des migrants dans le logement, le marché du travail, et aux défis persistants que représentent les politiques d’asile, de régularisation ou de contrôle des frontières.
Hassan Bentaleb










