Trois personnes ont été tuées et 25 blessées jeudi par l’explosion d’une voiture piégée dans un fief du Hezbollah chiite dans l’est du Liban, a indiqué une source médicale.
Selon une source des services de sécurité, l’attentat a eu lieu «devant le bâtiment du siège local du gouvernement» sur la place centrale de Hermel, ville de la plaine de la Békaa située à une dizaine de km de la frontière avec la Syrie, où la guerre fait rage depuis trois ans.
C’est la première fois qu’un attentat à la voiture piégée frappe le Hermel depuis le début en mars 2011 du conflit en Syrie, où le Hezbollah combat les rebelles au côté du régime de Bachar Al-Assad, a ajouté cette source.
Des attaques aux obus de mortier liées à la guerre en Syrie avaient auparavant visé le Hermel et des attaques armées avaient visé des positions du Hezbollah ailleurs dans l’est du Liban.
S’exprimant sur la télévision du Hezbollah, Al-Manar, le ministre libanais de l’Intérieur Marwan Charbel a déclaré qu’il s’agissait probablement d’un attentat suicide.
«L’attaque s’est produite à 08H55 locales (06H55 GMT), au moment où les gens se rendaient à leur lieu de travail», selon un responsable.
Selon une source médicale, 3 personnes ont été tuées et 25 blessées dans l’attentat, le cinquième à frapper en six mois un fief du Hezbollah depuis que ce mouvement a envoyé des hommes combattre les rebelles aux côtés des troupes du régime en Syrie.
Le dernier attentat en date à viser un bastion du Hezbollah au Liban remonte au 2 janvier. Une voiture piégée avait explosé dans la banlieue sud de Beyrouth faisant cinq morts.
Avant cette attaque, un attentat à la voiture piégée a tué le 27 décembre à Beyrouth Mohammad Chatah, un ex-ministre sunnite de la coalition libanaise hostile au Hezbollah et au régime Assad.
Depuis l’implication du Hezbollah dans la guerre en Syrie voisine, le Liban a été ébranlé par une vague d’attentats, et les détracteurs de cette formation l’accusent d’avoir ainsi entraîné le pays dans la violence.
Les attentats ont exacerbé la division déjà profonde au Liban entre pro et anti-Assad, mais aussi les tensions entre chiites menés par le Hezbollah et sunnites représentés par l’ex-Premier ministre Saad Hariri.
Le procès de quatre membres du Hezbollah accusés de l’assassinat de Rafic Hariri s’ouvre ce jeudi devant le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) à La Haye. Le TSL devra néanmoins composer avec l’absence des accusés, toujours en fuite malgré des mandats d’arrêts internationaux.
Rafic Hariri, un ex-Premier ministre, avait péri le 14 février 2005 quand une camionnette piégée avait explosé sur le front de mer de Beyrouth alors qu’il se rendait à son domicile à bord d’un véhicule blindé. L’explosion avait été équivalente à celle de 2,5 tonnes de TNT.