
A l’issue de plusieurs jours de consultations, le président de la République Michel Sleimane a chargé M. Salam, un modéré issu de l’opposition dirigée par Saad Hariri, de former un gouvernement, a annoncé la présidence.
Député de Beyrouth, Tammam Salam, 67 ans, appartient à l’une des plus grandes familles politiques du pays, sans être un poids lourd. Fils de Saëb Salam -six fois Premier ministre entre 1952 et 1973-, il ne jouit pas d’une véritable assise populaire et n’est pas très connu à l’étranger.
Il devrait entamer cette semaine prochaine ses consultations pour former un gouvernement, une tâche qui s’annonce difficile car il devra contenter aussi bien l’opposition soutenue par Washington et Ryad que le camp du Hezbollah, allié du régime syrien et de Téhéran, qui dominait le cabinet sortant.
Tammam Salam a été choisi comme candidat de consensus dans un pays profondément divisé, après avoir reçu le soutien de la majorité des groupes parlementaires.
Son prédécesseur Najib Mikati avait démissionné il y a deux semaines en raison de divergences avec le Hezbollah sur la nomination d’un chef de police hostile à Damas, avec en filigrane le conflit en Syrie, puissance de tutelle durant 30 ans au Liban.
Il a tendu la main à toutes les forces politiques libanaises, estimant que son devoir était «d’oeuvrer pour l’intérêt du pays».
Dans une interview à l’AFP, il s’est dit attaché à la politique de neutralité affichée par M. Mikati à l’égard du conflit en Syrie, tout en soulignant que cette stratégie ne serait effective que si toutes les parties y adhéraient.
Selon le Premier ministre désigné, la priorité du futur gouvernement sera l’organisation des législatives, prévues en juin mais menacées de report faute d’accord sur une nouvelle loi électorale.