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Animée par Ahmed Lahlimi, la rencontre de ce soir s’est focalisée sur deux approches multidimensionnelles essentielles: la première établie par le HCP en 2008, qui prend en compte des indicateurs tels que santé, éducation, niveau de vie, actifs, emploi et accès aux moyens de communication. La seconde approche relève de l’Oxford Poverty and Human Development Initiative. Cette organisation a mis au point un indice de pauvreté multidimensionnelle (MPI) fondé sur des dimensions qui « ne couvrent pas toutes les priorités socio-économiques dont celles qui développent la capacité des individus à s’auto-protéger eux-mêmes de la pauvreté ». Et de souligner que les variables sur lesquelles se fonde la mesure de la pauvreté multidimensionnelle selon l’approche de l’Oxford deviennent problématiques lorsqu’on inscrit la pauvreté dans une approche dynamique. Pire, elles se limitent à dix indicateurs se rapportant à la santé, l’enseignement fondamental et à l’accès à l’électricité, l’eau potable, l’assainissement, et à quelques biens durables.
Comme toutes les approches multidimensionnelles, « la mesure de la pauvreté d’après l’Oxford se fonde sur un seuil subjectif et ne se prête pas, de ce fait, aux comparaisons avec les approches monétaires dont le seuil est objectivement déterminé ».
Par ailleurs, le fait que les périodes de référence des données couvrent la période allant de 2000 à 2008 rend d’office infondé le classement des pays selon le MPI. Autrement dit, on ne saurait se fier à cet indice pour classer les pays dans la mesure où les années de référence des enquêtes diffèrent d’un pays à l’autre.
Rappelons que cette méthodologie a été appliquée à 104 pays en voie de développement et « a fait ressortir un nombre global de pauvres dans ces pays de 1,7 milliard au lieu de 1,3 que donne l’approche de la Banque mondiale basée sur 1,25 $/jour ».
Au final, l’approche de la pauvreté établie par l’OPHI ne devait se substituer aux approches objectives des organismes internationaux du fait qu’elle est moins pertinente que celle du HCP. Par conséquent, elle ne doit servir au classement des pays en développement sans faire l’objet d’un débat, au sein de la Commission de statistique relevant de l’ECOSOC, seul organe des Nations unies habilité à se prononcer en matière de données et de méthodologie statistique.
En transposant sur le terrain de l’explication la contestation du classement du Maroc selon l’indice de développement humain (IDH) établi par le PNUD, le HCP espère ainsi apporter la lumière sur les failles d’une approche entachée d’arbitraire.