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Le FMI s’inquiète de la hausse du chômage au Maroc

La croissance économique restera modeste, mais ses sources devraient changer

Lundi 12 Mai 2014

Le FMI s’inquiète de la hausse du chômage au Maroc
Alors que la sonnette d’alarme concernant la prolifération du chômage a été tirée par le Centre marocain de conjoncture (CMC), puis appuyée par les chiffres officiels émanant du Haut-commissariat au plan (HCP), voilà que   le Fonds monétaire international (FMI) réclame dans sa dernière étude sur les perspectives de croissance de la région Menap (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Pakistan et Afghanistan), des actions décisives pour faire baisser un taux de chômage élevé au Maroc.
Dans une mise à jour intitulée «Moyen-Orient, Afrique du Nord, Pakistan et Afghanistan : le bout du tunnel?», le FMI indique que «la croissance économique au Maroc, en tant que pays importateur de pétrole, devrait rester modeste, mais les sources de cette croissance devraient changer».  «La consommation, financée par les envois de fonds des travailleurs expatriés et les dépenses salariales considérables du secteur public, continueront d’alimenter la croissance économique», expliquent les auteurs de ladite étude. Cependant, «les investissements prévus pourraient commencer à stimuler l’activité économique du fait de l’augmentation des dépenses publiques d’infrastructure et de l’amélioration de la confiance induite par les progrès de la transition politique», ajoute la même source.
Le F.M.I, dont la directrice générale, Christine Lagarde, vient de clôturer une visite officielle de trois jours au Maroc, a tout en constatant à travers ladite étude des «signes encourageants, tels que la reprise des exportations soutenues par l’augmentation de la demande adressée au Royaume suite à une croissance mondiale, et notamment européenne, plus forte», affirme que «divers facteurs d’ordre intérieur et régional vont continuer de peser sur la confiance des investisseurs dans les pays importateurs de pétrole, en particulier les pays arabes en transition (Egypte, Jordanie, Libye, Maroc, Tunisie, Yémen) ».
«L’effet de freinage qu’engendrent les problèmes structurels et les questions de gouvernance non résolus pèse sur le climat des affaires et, dans certains cas, empêche que les exportations, le tourisme et l’IDE ne tirent pleinement parti de l’amélioration de la croissance économique chez les partenaires commerciaux », souligne les experts du F.M.I. 
La persistance d’un chômage élevé attise les tensions sociales, qui se manifestent souvent par des grèves. L’insécurité intérieure et les retombées économiques et sociales du conflit en Syrie au niveau régional s’ajoutent à toutes ces difficultés.
S’agissant du cas du Maroc, le FMI souligne en particulier les efforts de diversification de l’économie marocaine qui ont permis d’accroître les exportations et d’attirer des investissements étrangers à forte valeur ajoutée. Pourtant, quoique relativement épargné par les troubles qui ont agité les autres pays de la région, le Maroc, avec un taux de chômage désormais à 2 chiffres (10,2% selon les derniers chiffres du HCP), fait tout de même partie des pays en transition qui ont besoin, selon le FMI, d’actions décisives pour transformer leur économie et la rendre plus dynamique et plus apte à créer des emplois et de la croissance.
Afin d’y parvenir, l’institution dirigée par Mme Lagarde recommande deux types d’actions visant à maintenir la stabilité et soutenir la croissance à moyen terme, et la stimulation de l’investissement privé et la création d’emplois.
Pour ce qui est du soutien de la croissance, le FMI estime qu’il est primordial de trouver un «fiscal space», que ce soit grâce à des dons additionnels ou à une réforme des systèmes inefficients de subventions, pour accroître l’investissement public et les dépenses de santé et d’éducation, tout en maintenant la dette publique à un niveau soutenable. Seuls les projets aptes à renforcer les perspectives de croissance doivent cependant être considérés. Pour ce qui est de la stimulation de l’investissement privé et la création d’emplois, les «principaux obstacles à combattre» d’après la même source, sont l’inefficacité de l’administration et la corruption, les systèmes fiscaux qui ne soutiennent pas la compétitivité, les fortes subventions de l’énergie qui introduisent une distorsion en faveur des industries intensives en énergie au détriment des emplois, les difficultés d’accès au financement, la faible participation des femmes à la population active et la réglementation du travail.

Mohammed Taleb

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