
Le corps de Norodom Sihanouk, qui avait accédé à la royauté en 1941, alors que le Cambodge était encore un protectorat français au sein de l’Indochine, sera rapatrié et ses funérailles auront lieu au Palais royal de Phnom Penh.
Le prince Sisowath Thomico, son proche conseiller, a déclaré que Sihanouk, qui était soigné en Chine pour un diabète et un cancer, avait succombé à un arrêt cardiaque.
«Ce n’est pas seulement un deuil pour la famille royale, mais pour tous les Cambodgiens. Il est le père de la nation», a déclaré le prince.
Les drapeaux ont été mis en berne à travers le Cambodge et Phnom Penh était calme lundi, au deuxième des trois jours fériés de la fête religieuse de Pchum Ben.
Son fils Norodom Sihamoni, l’actuel monarque, a serré dans ses bras, en larmes, le Premier ministre Hun Sen avant que les deux hommes ne prennent un avion pour Pékin en compagnie de moines bouddhistes.
Deux ans après l’indépendance du pays en 1953, Sihanouk avait abdiqué en faveur de son père, Norodom Suramarit, pour gouverner d’abord comme Premier ministre puis comme chef d’Etat, avant d’être chassé par un coup d’Etat militaire en 1970.
Revenu au Cambodge, il avait été assigné à résidence dans son palais par les Khmers rouges, dans les années 1970, avant de s’exiler à nouveau, après la chute du gouvernement totalitaire mené par Pol Pot.
Cinq enfants et 14 petits-enfants de Norodom Sihanouk ont fait partie des 1,8 million de Cambodgiens morts - un quart de la population de l’époque - à la suite du processus révolutionnaire d’inspiration maoïste engagé par les Khmers rouges.
Norodom Sihanouk a ensuite retrouvé son titre de roi, désormais symbolique, en 1993, à la suite du vote d’une nouvelle Constitution, avant d’abdiquer de manière inattendue en 2004, en faveur de son fils Norodom Sihamoni.
Reuters