Lauréats du 19ème Prix Grand Atlas : Mohamed El Ouardi et Mohamed El Ammari primés

Samedi 20 Octobre 2012

Lauréats du 19ème Prix Grand Atlas : Mohamed El Ouardi et Mohamed El Ammari primés
Les lauréats du 19ème Prix Grand Atlas sont désormais connus. Le jury de l’édition 2012, présidé par l’écrivain, journaliste et éditrice Colette Fellous, a décerné la prestigieuse récompense à Mohamed El Ouardi pour son roman «Village maudit» (Afrique-Orient) dans la catégorie fiction francophone et à Mohamed El Ammari pour sa traduction du roman «La vie est ailleurs» (Centre culturel arabe) de son auteur français d’origine tchèque Milan Kundera.
Les noms des lauréats ont été révélés au cours d’une manifestation organisée jeudi soir à la Résidence de France, en présence des membres du jury, des heureux gagnants, des hommes de lettres, artistes et nombreux invités.
Intervenant à cette occasion, Charles Fries, Ambassadeur de France au Maroc, a rappelé que «Le Prix Grand Atlas s’inscrit dans la politique globale de coopération de l’Ambassade de France au Maroc en faveur de l’écrit et du livre. Trouvant naturellement sa place dans la rentrée littéraire, il exprime notre reconnaissance, à travers les auteurs et traducteurs récompensés, de la vitalité de l’édition francophone marocaine», a-t-il déclaré. Avant de remercier l’écrivain et journaliste Colette Fellous d’avoir accepté de présider le jury de la 19ème édition du Prix Grand Atlas. Une édition placée sous le double signe de la fiction et de la traduction.
Créé en 1991 à l’initiative de l’Ambassade de France au Maroc, le Prix Grand Atlas Maroc est destiné à promouvoir et à récompenser des ouvrages publiés par des éditeurs marocains. Cette année, le jury devait désigner la meilleure œuvre de fiction en français et la traduction du français vers l’arabe. Il s’agit des œuvres publiées ces deux dernières années au Maroc, entre 2010 et 2012. «On a eu plusieurs bons livres et durant la sélection, j’étais surpris par la passion pour la langue française. Au-delà des histoires qu’ils racontent, ce qui nous a guidés, c’était le maniement de la langue qui permettait de raconter des choses même si on les connaissait  et de nous faire prendre conscience des vrais problèmes mais différemment», a confié à Libé Colette Fellous.
Revenant sur les auteurs et œuvres choisis, elle a déclaré :«On a choisi un premier roman parce qu’on a trouvé que ce prix devait aussi encourager les écrivains d’un premier roman. Pour la traduction, un livre d’un écrivain plus confirmé tel que Kundera parce que la traduction en arabe était très bien faite et que ce grand écrivain utilise une langue très difficile en français. C’était vraiment une prouesse du traducteur».
Très honoré, Mohamed El Ammari a confié à Libé qu’il était «à la fois heureux et agréablement surpris de recevoir pour la deuxième fois ce Prix en trois ans seulement. Après l’avoir reçu une première fois en 2010, je m’étais dit que mes chances seraient faibles. C’est dire combien je suis vraiment heureux».
«Cette récompense devait m’encourager à poursuivre dans cette voie. Quand on reçoit un tel Prix, on devient plus attentif à la qualité du travail ; on se fixe la barre très haut», a ajouté le lauréat. Avant de souligner le paradoxe qui entoure la traduction au Maroc en ces termes : «Beaucoup de lecteurs lisent des travaux traduits surtout des grands écrivains comme Kundera qui est très vendu dans le monde arabe. Pourtant, la traduction reste une activité un peu marginale du fait qu’il n’y a pas une implication des institutions qui n’accordent pas d’aide aux traducteurs. De même, il n’y a pas de départements dédiés à ce domaine dans nos universités».
Mohamed El Ouardi a, pour sa part, estimé que «ce Prix récompense de longues nuits de travail. Je suis très content et en même temps ému de l’avoir reçu. Pour moi, c’est un déclic qui devait m’ouvrir de nouvelles portes vu que j’ai beaucoup de projets en chantier. J’ai d’autres romans qui ne trouvent pas d’éditeur mais j’espère que ce prix va encourager ces derniers à avoir confiance dans le roman parce qu’on pense souvent que c’est un genre maudit, qui ne se lit pas et pour ces raisons on s’y intéresse très peu».
Revenant sur la fiction, il a ajouté qu’il «n’y a pas de fiction à 100%, il y a toujours un point de départ inspiré de la réalité qui aboutit ensuite à la fiction. C’est-à-dire que le roman sous-tend un aspect autobiographique et développe une grande part de fiction. Je pense que la réalité et la fiction se confondent pour créer quelque chose de nouveau», a-t-il conclu.
Il convient de souligner que les Prix «Fiction» et «Traduction» sont dotés à égalité de 40 000 DH remis sous forme de chèque aux lauréats.

ALAIN BOUITHY

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