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Samedi 25 décembre 2010, au théâtre Mohammed V, à Rabat, le public de la capitale avait un rendez-vous théâtral : une mise en scène signée par Messaoud Bouhcine, texte de Ahmed Taïb Laalej, “Lahwawi caid N’sa”. Ce personnage-symbole libidineux et capricieux convoitait la belle épouse d’un personnage bossu et laid.
Les spectateurs étaient très hétéroclites : de nombreux groupes d’amis, des parents avec leurs enfants et des jeunes, beaucoup de jeunes… L’ambiance était bon enfant.
Légère, aérienne, allègre et intelligente, la mise en scène a réussi à rompre le conformisme (populiste !) de l’écriture, une écriture prudente, complaisante même. La complaisance étant l’ennemi du créateur, de tout créateur qu’il soit dramaturge, metteur en scène ou acteur. Une seule réserve: il n’y a pas d’art (y compris scriptural) sans risque. Le texte de Laâlej est stylistiquement dense et riche. Des envolées lyriques ont conféré à la pièce une dimension poétique incontestable. Des images empruntées au dialecte ponctuent l’œuvre. Des images mises au service d’un dialogue vif, rapide et souvent conflictuel. On regrette, par contre, certaines longueurs à la fin du texte qui ont ralenti le rythme de la mise en scène. Certains tableaux auraient pu être réduits à des scènes de transition. La métaphore de la bosse - difformité physique renvoyant à la difformité mentale - a été exploitée avec justesse mais hélas avec beaucoup de redondances et d’explicitation. Le didactisme du texte a fini par tuer l’intelligence du spectateur. On entendait trop la voix de l’auteur. Un théâtre populaire (tel que prôné par Vilar) est possible à condition qu’il ne soit ni facile, ni complaisant, ni moralisateur et encore moins dogmatique.
Le jeu des acteurs dans cette mise en scène de Messaoud Bouhcine devançait la dramaturgie du texte : l’interprétation était plus surprenante que les petites trouvailles rhétoriques de l’écriture. Il s’agissait d’un jeu osé, sans prétention, sans fioritures. Un jeu généreux et comique qui a su dépasser les feux de la rampe. L’interprétation ouvertement clownesque a fait le bonheur d’une salle presque comble.
La scénographie de Driss Snoussi jouait sur différents plans et différentes dimensions. Elle était mobile et dynamique. Elle imposa aux acteurs un jeu acrobatique et une certaine maîtrise du corps. Ces derniers se sont approprié cette écriture de l’espace pour jouer, savourer leur jeu et en tirer du plaisir. Un plaisir contagieux apprécié à sa juste mesure par les spectateurs présents.
L’espace de l’autorité du caid représentait scéniquement un espace ou une aire de jeu pour enfant : une idée ingénieuse qui montre le manque de sérieux de certains représentants de l’autorité. Elle met en évidence, en les démasquant, ces plaisirs enfantins et ridiculement capricieux d’un caid frustré, esclave de ses propres pulsions. La pièce aurait pu s’intituler d’ailleurs “Les caprices du caid Lahwawi” à l’image des “Caprices de Marianne”.
Les spectateurs étaient très hétéroclites : de nombreux groupes d’amis, des parents avec leurs enfants et des jeunes, beaucoup de jeunes… L’ambiance était bon enfant.
Légère, aérienne, allègre et intelligente, la mise en scène a réussi à rompre le conformisme (populiste !) de l’écriture, une écriture prudente, complaisante même. La complaisance étant l’ennemi du créateur, de tout créateur qu’il soit dramaturge, metteur en scène ou acteur. Une seule réserve: il n’y a pas d’art (y compris scriptural) sans risque. Le texte de Laâlej est stylistiquement dense et riche. Des envolées lyriques ont conféré à la pièce une dimension poétique incontestable. Des images empruntées au dialecte ponctuent l’œuvre. Des images mises au service d’un dialogue vif, rapide et souvent conflictuel. On regrette, par contre, certaines longueurs à la fin du texte qui ont ralenti le rythme de la mise en scène. Certains tableaux auraient pu être réduits à des scènes de transition. La métaphore de la bosse - difformité physique renvoyant à la difformité mentale - a été exploitée avec justesse mais hélas avec beaucoup de redondances et d’explicitation. Le didactisme du texte a fini par tuer l’intelligence du spectateur. On entendait trop la voix de l’auteur. Un théâtre populaire (tel que prôné par Vilar) est possible à condition qu’il ne soit ni facile, ni complaisant, ni moralisateur et encore moins dogmatique.
Le jeu des acteurs dans cette mise en scène de Messaoud Bouhcine devançait la dramaturgie du texte : l’interprétation était plus surprenante que les petites trouvailles rhétoriques de l’écriture. Il s’agissait d’un jeu osé, sans prétention, sans fioritures. Un jeu généreux et comique qui a su dépasser les feux de la rampe. L’interprétation ouvertement clownesque a fait le bonheur d’une salle presque comble.
La scénographie de Driss Snoussi jouait sur différents plans et différentes dimensions. Elle était mobile et dynamique. Elle imposa aux acteurs un jeu acrobatique et une certaine maîtrise du corps. Ces derniers se sont approprié cette écriture de l’espace pour jouer, savourer leur jeu et en tirer du plaisir. Un plaisir contagieux apprécié à sa juste mesure par les spectateurs présents.
L’espace de l’autorité du caid représentait scéniquement un espace ou une aire de jeu pour enfant : une idée ingénieuse qui montre le manque de sérieux de certains représentants de l’autorité. Elle met en évidence, en les démasquant, ces plaisirs enfantins et ridiculement capricieux d’un caid frustré, esclave de ses propres pulsions. La pièce aurait pu s’intituler d’ailleurs “Les caprices du caid Lahwawi” à l’image des “Caprices de Marianne”.