
L'ex-ministre française de l'Economie, 57 ans, est arrivée souriante en début de matinée à la Cour de justice de la République (CJR), instance française compétente pour juger les infractions commises par des ministres dans l'exercice de leurs fonctions, pour une audition qui peut durer deux jours.
L'arbitrage pour lequel elle a été convoquée avait permis à l'homme d'affaires français Bernard Tapie d'empocher 400 millions d'euros lors du règlement d'un différend entre ce dernier et la banque française Crédit Lyonnais.
Une inculpation fragiliserait considérablement la position de celle qui a succédé en juillet 2011 à la tête du FMI à son compatriote Dominique Strauss-Kahn, contraint à la démission après une accusation de viol à New York.
"Objectivement, connaissant le FMI et le fonctionnement des instances de ce type, j'ai tendance à considérer que si elle était mise en examen, sans doute, on lui demanderait de quitter ses fonctions", a déclaré jeudi à des médias la porte-parole du gouvernement socialiste français, Najat Vallaud-Belkacem.
"Mais ce n'est pas à moi de le dire. Aujourd'hui, elle ne l'est pas encore", a-t-elle ajouté, rappelant la règle de "la présomption d'innocence".
Légalement, en cas d'inculpation, Christine Lagarde n'est pas tenue de démissionner de son poste. Son maintien dépendra de la bienveillance des États membres du Fonds, notamment des États-Unis, premier actionnaire. En mars, le conseil d'administration du FMI, qui représente les 188 États membres, avait réitéré sa "confiance" dans les capacités de Mme Lagarde, première femme à occuper le poste, à assumer "efficacement ses fonctions".
Ministre de l'Économie de 2007 à 2011 du président de droite Nicolas Sarkozy, Christine Lagarde est la cible d'une enquête pour "complicité de faux et de détournement de fonds publics", visant son choix de recourir à cette époque à un arbitrage privé pour solder un vieux contentieux entre le Crédit lyonnais et Bernard Tapie sur le rachat d'Adidas.