La télévision rate le rendez-vous de Boujdour


L
Samedi 16 Janvier 2010

Incompréhensible, inacceptable, on ne saurait trouver les mots exacts pour qualifier cette politique de la SNRT qui a daigné ignorer totalement les deux soirées artistiques qui ont eu lieu à Boujdour dans le cadre du Festival de cette ville.
Pourtant, tous les ingrédients étaient là : une assistance très nombreuse, un plateau très relevé avec la participation d’artistes étrangers, une animation à la hauteur avec Said Naciri et un groupe de journalistes étrangers venus couvrir les faits marquants du Festival de Boujdour.
On a certes montré les images de l’inauguration parce qu’il y avait l’ex-ministre du Tourisme, Mohamed Boussaid et le secrétaire d’Etat à l’Artisanat Anis Pirou et d’autres aspects du Festival. Les habitants de Boujdour n’en reviennent toujours pas surtout que les deux chaînes « Al Oula » et « 2M », nous matraquent en nous infligeant des soirées dépourvues du minimum requis pour plaire aux téléspectateurs. Ceux qui ont suivi la dernière soirée de 2M l’auront constaté à leurs dépens.
Qu’aurait perdu la SNRT en enregistrant les deux soirées de Boujdour qui ont connu un franc succès et tellement enflammé le public. Un montage aurait donné lieu à une très belle soirée. La chanteuse libanaise qui était de la fête, Rola Saâd, n’en revenait pas. Elle a visité le Maroc plusieurs fois, mais elle n’avait encore jamais découvert le Sud marocain et l’amabilité de ses habitants. Dans des déclarations faites à la presse, elle avait beaucoup insisté sur la bonté des habitants du Sahara, sur la beauté de la nature et sur ce patrimoine culturel très riche que renferme le Sahara marocain. Au lieu donc d’enregistrer les soirées de Boujdour avec la participation de Rola Saâd, Latifa Raafet, Hamid Kasri, Loubaba, Nadia Laroussi et  Daoudi entre autres, les responsables de la SNRT qui ont peut être l’esprit ailleurs qu’au Maroc, trouvent, on dirait, un malin plaisir à nous infliger des soirées indigestes tous les samedis, des soirées sans saveur et sans aucune consistance auxquelles on a pris la fâcheuse habitude d’inviter des artistes étrangers de second plan et des humoristes complètement déphasés. Doit-on rappeler également aux responsables de la programmation que le Festival de Boujdour est organisé sous le signe du défi et qu’il a rendu cette année un vibrant hommage à un grand homme de théâtre, en l’occurrence Mohamed Hassan El Joundy et que des rencontres ont eu lieu autour de la poésie hassanie qui fait la fierté de cette région et avec elle, tout le Maroc.
Si le Maroc a fini par se concilier avec lui-même, la SNRT, elle, préfère l’escalade et montre la preuve tous les samedis et tous les jours que Dieu fait, qu’elle n’est aucunement concernée par l’évolution du pays, par ce qui plaît aux téléspectateurs ; pire, elle persiste dans son ignorance, incapacité et son incompétence, comme si elle s’adressait à un autre public d’une autre planète. Il ne faut pas oublier que Boujdour fait partie du Maroc et que ses habitants sont Marocains jusqu’à la moelle.
Alors pourquoi éclipser un événement que leur ville a abrité ? Pourquoi avoir privé cette ville d’un rayonnement dont elle aurait pu jouir ? La réponse ne peut être que du côté de la SNRT. Si toutefois réponse il y a, car cela fait un bout de temps que la mauvaise improvisation y prime.


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