Le bilan des victimes de la répression contre la contestation en Syrie a atteint 2.600 morts, a déclaré lundi la Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Navi Pillay à l'ouverture de la 18ème session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. "En ce qui concerne la Syrie, selon des sources fiables sur le terrain, le nombre de tués depuis le début des violences à la mi-mars a maintenant atteint au moins 2.600 morts" a déclaré Mme Pillay, passant en revue la situation des droits de l'Homme dans le monde à l'ouverture de la session d'automne du Conseil. Lors d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'Homme le 23 août dernier, Mme Pillay avait porté le bilan des personnes tuées dans les violences en Syrie à plus de 2.200 personnes. Elle avait déploré à cette occasion que "les forces de sécurité continuent notamment d'user d'une force excessive, et utilisent l'artillerie lourde" contre les manifestants. A l'issue de cette session extraordinaire, une résolution, proposée par les Etats-Unis, l'Union européenne et les quatre pays arabes du Conseil - Arabie Saoudite, Jordanie, Qatar et Koweït - avait été adoptée demandant " l'envoi urgent d'une commission d'enquête indépendante" sur les violations des droits de l'Homme en Syrie. Dans un rapport publié en août, une mission d'experts mandatée par le Haut commissariat aux droits de l'Homme a dressé un inventaire d'atrocités commises par les forces de sécurité syriennes pouvant " relever de crimes contre l'humanité" et passibles d'une saisine de la Cour pénale internationale (CPI).
Empêchée d'entrer en Syrie, la mission s'est rendue dans les pays voisins, excepté le Liban, et a recueilli des témoignages parmi les milliers de Syriens qui ont fui leur pays. Le rapport fait notamment état de "tortures et autres traitements dégradants et inhumains de civils par les forces de sécurité et l'armée". La Syrie est secouée depuis le 15 mars par un mouvement de contestation sans précédent contre le régime du président Assad, violemment réprimé par les autorités. Et malgré les multiples condamnations et sanctions de la communauté internationale, la situation ne fait que s’empirer. Une conseillère du président syrien Bachar al-Assad, Boutheina Chaabane, a appelé lundi à Moscou les Occidentaux à suivre l'exemple de la Russie en encourageant le dialogue politique dans le pays au lieu de prôner des sanctions contre le régime.
"Je veux remercier l'Etat et le peuple russes pour le soutien des aspirations de la Syrie à une solution pacifique du conflit" , a déclaré à la presse Mme Chaabane, après une rencontre avec l'émissaire du Kremlin dans la région Mikhaïl Marguelov. "Nous voudrions que l'Occident se range (à la position russe) au lieu de prôner des actes qui contribuent à l'escalade de la violence", a-t-elle ajouté. Alliée de longue date de la Syrie, à laquelle elle fournit des armements, la Russie bloque depuis des mois une condamnation du régime syrien au Conseil de sécurité de l'ONU.