
Le chef de la Ligue arabe, Nabil El-Arabi, doit aussi se rendre en urgence à Damas porteur d'une initiative pour résoudre la crise dans ce pays, mais il a affirmé dimanche qu'il attendait toujours l'accord de la Syrie. La répression en Syrie a fait plus de 2.200 tués depuis mars, selon l'ONU. Sur le terrain, deux personnes ont été tuées et neuf autres blessées dimanche lorsque des unités des forces de sécurité et de l'armée syrienne ont fait une incursion dans une localité près d'Idleb (nord-ouest), selon un militant des droits de l'Homme.”Deux personnes ont été tuées et neuf autres blessées dans la localité de Khan Cheikhoun, près d'Idleb, lors d'une incursion des forces de sécurité et de l'armée”, a déclaré Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), en évoquant un bilan provisoire. Pour sa part, l'agence Sana a affirmé dans sa version que les gardiens de la Banque agricole dans cette ville avaient tué deux membres d'une “bande terroriste armée” et en ont blessé deux alors qu'il cherchaient à cambrioler l'établissement. Par ailleurs, un manifestant a été tué lors d'ue manifestation dimanche à Inkhel (sud), selon l'OSDH. Dans cette ville, ont eu lieu aussi les funérailles de Mohammad Sultan Al-Farwan, 14 ans, mortellement blessé il y a deux semaines. Pour ce dimanche, le collectif “Syrian Revolution 2011” a appelé sur sa page Facebook à une “prière pour les martyrs” dans les mosquées et les églises dans 32 villes autour du monde. La nouvelle loi sur les médias promulguée dimanche assouplit partiellement une législation très répressive. Selon Elias Mrad, président de l'Union des journalistes syriens, elle supprime les peines de prison auparavant prévues pour les journalistes reconnus coupables d'avoir attaqué “le prestige et la dignité de l'Etat, l'unité nationale et le moral de l'armée, l'économie et la monnaie nationale”.
Toutefois, la nouvelle loi n'autorise qu'une “liberté d'expression responsable», ce qui signifie, selon un analyste cité par le mensuel anglophone Syria Today, que “la liberté sera conditionnelle”. En pratique, les journalistes pourront être condamnés à des amendes allant jusqu'à 21.000 dollars pour diffamation. Ce début de libéralisation de la presse fait suite à d'autres mesures comme la levée de l'état d'urgence ou l'annonce d'une ouverture au pluralisme qui n'ont pas changé la donne sur le terrain, où manifestations et répression se poursuivent sans relâche “Désormais (la situation en Syrie) a atteint un tel niveau que tout est trop infime et trop tardif. Nous n'avons plus confiance”, a déclaré le président turc Abdullah Gül dans une interview à l'agence turque Anatolia, désavouant encore un peu plus le régime. La Turquie avait pourtant opéré un rapprochement avec son voisin .
AFP