Bayân et figures de style



La réhabilitation et la valorisation du patrimoine marocain au cœur d’ une rencontre scientifique à Rabat


Libé
Vendredi 23 Octobre 2020

Les moyens à même de réhabiliter et de valoriser le patrimoine marocain ont été au cœur d’une rencontre scientifique, jeudi à Rabat, sous le thème “Le patrimoine historique, quel référentiel de restauration?”. Initiée par la Fondation pour la sauvegarde du patrimoine culturel de Rabat, en collaboration avec le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports et la Wilaya de la région de Rabat-Salé-Kénitra, cette rencontre a été l’occasion de débattre autour du cadre normatif de restauration du patrimoine bâti, de l’évolution des techniques de restauration et du développement de nouveaux métiers et de la numérisation.

Intervenant à cette occasion, le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Othman El Ferdaous a souligné que la question de la réhabilitation et de la valorisation du patrimoine implique une certaine transversalité, entre l’autorité publique et la société civile. “La rencontre d’aujourd’hui matérialise la qualité de cette relation entre la société civile et le gouvernement, pour que toute cette revalorisation ait un sens”, at-il expliqué, notant que la valorisation du patrimoine ne se fait pas uniquement pour le valoriser mais pour faire du patrimoine et du capital immatériel du pays un projet de développement, notamment à l’échelle locale, pour que toute la population puisse en bénéficier”. Il a, également, mis l’accent sur “une transversalité verticale”, entre générations, soulignant l’importance de sensibiliser les futures générations et les jeunes quant à l’intérêt de cette question patrimoniale et la rigueur investie dans ce projet. “Le patrimoine s’inscrit dans des temps longs et requiert la collaboration entre plusieurs générations d’ouvriers, d’archéologues, de constructeurs et d’architectes pour le sauvegarder, le réhabiliter et lui redonner sa valeur centrale”, a-t-il estimé. Le responsable gouvernemental s’est, par ailleurs, félicité du tempo qui a été installé dans le rythme de travail, notamment dans la ville de Rabat qui s’érige comme modèle à l’échelle nationale et régionale.

De son côté, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq a affirmé que le patrimoine architectural doit être intégré dans la culture générale dans les écoles, notant que les entreprises qui adhèrent au chantier de restauration ont accumulé une expérience importante en la matière, basée sur le principe du respect de la matière originale et de la tentative de rénovation sans pour autant porter atteinte ou déformer la version initiale. Il a, aussi, relevé que la recherche dans ce domaine, en tant que capital culturel que SM le Roi Mohammed VI ne cesse d’entourer de Sa haute sollicitude, vise à respecter les règles de l’art et à éviter toutes les formes de déformations. M. Taoufiq a, en outre, souligné que son département a la responsabilité de préserver des milliers de bâtiments patrimoniaux, dont la restauration de 840 mosquées historiques, 6.500 zaouias et mausolées, 330 hammams et 250 hôtels, outre des écoles et des structures historiques, rappelant qu’il a procédé à la restauration de 77 mosquées (soit 70% des grandes mosquées historiques du Royaume), de 45 zaouias et de huit écoles. Il a, à cet égard, évoqué l’approche adoptée par le ministère dans ce processus, basée entre autres sur le recensement, la récolte des données et la gestion du patrimoine pour préserver le caractère historique du site, outre la réalisation des études nécessaires avant d’intervenir pour la restauration.

La ministre du Tourisme, de l’Artisanat, du Transport aérien et de l’Economie sociale, Nadia Fettah Alaoui a, pour sa part, indiqué que le tourisme lié au patrimoine historique apporte une forte valeur ajoutée à l’image d’un pays. “Le Maroc, avec sa diversité exceptionnelle de sites et de monuments historiques, compte faire de ces segments un des points forts de sa stratégie”, a-t-elle dit. Elle a, à cet effet, précisé qu’aujourd’hui, les destinations culturelles, à forte charge patrimoniale représentent 45% des voyages internationaux mondiaux, notant que pour préserver ce patrimoine, le ministère s’est engagé dans différents programmes de réhabilitation des médinas à travers le Royaume, dont celles de Rabat et de Salé, outre la valorisation des circuits touristiques, des musées et des centres d’interprétation. “Actuellement, le département œuvre en faveur du renforcement de l’harmonie entre la stratégie nationale de l’artisanat et celle du tourisme, en se basant sur la complémentarité entre les deux secteurs et en donnant une valeur ajoutée aux produits artisanaux et aux espaces touristiques”, a fait savoir Mme Fettah. La responsable a, dans ce sens, indiqué que les métiers de l’artisanat sont, dans leur globalité, sollicités lors des opérations de restauration et de mise à niveau du patrimoine, ce qui permet de les faire rayonner davantage dans les lieux patrimoniaux ou les hôtels qui seront visités.


Lu 1522 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.







L M M J V S D
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30          


Inscription à la newsletter



services