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Le délai raisonnable pour statuer sur les affaires, un engagement constitutionnel en faveur des droits des justiciables
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Mustafa El Ktiri : La récupération de Sidi Ifni, une étape majeure dans le processus de parachèvement de l’indépendance nationale
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Débats entre experts dans la perspective de la tenue du 12ème Congrès de l’USFP
Le quotidien et les comportements prêtent à confusion. On vit aujourd’hui comme si c'était hier. Comme si on ignorait la géolocalisation de Wuhan. Comme si le nouveau coronavirus était un concept abstrait. Comme si 9.346 personnes n’avaient pas perdu la vie à cause de cette foutue maladie. En somme, le Sars-Cov-2 n’a plus aucune prise sur nos craintes et nos peurs. Pour la plupart d’entre nous, la pandémie du nouveau coronavirus n’est plus une préoccupation majeure. Pourtant, tout porte à croire qu’on fait fausse route.
Le médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, Tayeb Hamdi. “Les citoyens de plus de 40 ans atteints de maladies chroniques doivent se faire vacciner le plus tôt possible", a-t-il répété à qui veut bien l’entendre (voir encadré). Difficile aujourd’hui de convaincre ces quarantenaires alors que certains auraient délibérément fait l’impasse sur leurs rendez-vous de vaccination. Si tant est que l’on cherche encore à convaincre du bien fondé de nos inquiétudes et préoccupations, ces rendez-vous ratés sont l’illustration parfaite de l’évolution des mentalités aux quatre coins du pays.
On est passé d’une époque où personne n’osait sortir, à une autre où les gestes barrières et autres mesures préventives sont déconsidérés, voire méprisés par quasiment tout le monde. Malheureusement, l’addition de ce laisser-aller risque d'être salée. Les Tunisiens peuvent en témoigner. La recrudescence des cas Covid+ en Tunisie a eu l’effet d’une machine à remonter le temps. Des manifestations culturelles ont été annulées, d’autres sportives reportées. Ça se comprend. Avec plus de 100 morts enregistrés jeudi, la réaction paniquée des autorités tunisiennes a du sens. S'achemine-t-on vers un scénario similaire ? On en prend le chemin en tout cas.
La propagation du virus au Maroc s'accélère. Et c’est peu de le dire. Les bilans épidémiologiques à plus de 1000 nouveaux cas confirmés sont devenus monnaie courante ces derniers temps. Jeudi en fin d'après-midi, le ministère de la Santé a fait état de 1.336 nouveaux cas d'infection au coronavirus, dont près de la moitié (511) sont recensés dans la région de Casablanca-Settat. Une région où la densité démographique favorise au plus haut point le virus et ses mortels desseins. La prorogation de l'état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire national, jusqu’au 10 août, décrétée par l'exécutif, n’est pas étrangère à la situation épidémiologique actuelle. Mais est-ce pour autant efficace ? Rien n’est moins sûr. L’état d’urgence ne date pas d’hier. Et aujourd’hui, on constate qu’il montre clairement ses limites. Le couvre-feu de 23h n’est pas respecté. C’est une réalité. Les jauges maximales dans les transports en commun, encore moins.
Chady Chaabi