La rareté du lectorat pèse lourdement sur la chaîne du livre


Libé
Lundi 22 Octobre 2018

La rareté du lectorat pèse très lourdement sur la chaîne du livre aussi bien au Maroc que dans les autres pays africains, ont estimé, vendredi à Oujda, les participants à une rencontre organisée dans le cadre de la 2ème édition du Salon maghrébin du livre "Lettres du Maghreb", tenue sous le thème "Réinventer l'universel". Les écrivains sont rattrapés par les conditions du marché et par la réalité économique qui font que les citoyens consacrent peu de temps à la lecture, ont relevé les conférenciers lors de cette rencontre axée sur le thème ''Ecrire et créer en Afrique". L'écrivaine Naima Lahbil Tagemouati a rappelé dans ce sens des chiffres publiés en 2011 par le Haut-commissariat au plan (HCP) selon lesquels les Marocains ne consacrant que 2 minutes par jour à la lecture. "On n’a pas donc de lecteurs ni de marché et tout cela pèse très lourdement sur toute la chaîne du livre, à savoir sur la traduction, sur les éditeurs, et sur la communication", a-t-elle déploré, faisant remarquer que "quand on écrit au Maroc ou en Afrique en général, on veut bien accéder à la pensée universelle, mais encore faut-il savoir avec quel lectorat".
La romancière, universitaire et économiste de formation, a expliqué, dans une déclaration à la MAP, que "l’universel c’est être capable de dialoguer et d’être approprié par les lecteurs", ajoutant que l’absence de lecteurs constitue un obstacle, et partant, pour accéder à une pensée universelle "on est obligé de passer par l’Europe ou l’Occident en général".
De son côté, l’écrivain Hamid Benani a mis l’accent, dans une déclaration similaire, sur le rôle qui échoit à l’école en termes d’incitation et d’encouragement des élèves à lire pendant leur temps libre, en sus de l’organisation de campagnes de sensibilisation à la lecture. La lecture est le seul moyen de développer son intelligence et d’approfondir sa personnalité, a-t-il dit. M. Benani, qui est également réalisateur et scénariste, a par ailleurs indiqué que chaque culture peut accéder à l’universel à la faveur notamment d’un travail acharné des écrivains qui font évoluer la langue.
Le but de cette rencontre était de mener une réflexion objective sur la littérature africaine et d’apporter des éléments permettant de favoriser l’essor d’une littérature qui s’ouvre au monde, parle au monde, tout en étant ancrée dans le continent.
Le Salon maghrébin du livre a été  organisé du 18 au 21 octobre sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, par l’Agence de développement de l’Oriental en partenariat notamment avec le ministère de la Culture et de la Communication, le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration, l’Union professionnelle des éditeurs du Maroc et l’Institut français du 


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