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«Le RAMED va impacter la qualité de la prise en charge des patients si le gouvernement ne met pas en place dans l’immédiat un système de financement de ce régime et donner une compensation aux hôpitaux», a affirmé M. Ait Taleb dans un entretien avec la MAP.
Il a expliqué que les soins dispensés par le CHU aux patients bénéficiant du RAMED ont représenté un manque à gagner de l’ordre de 97 millions de dirhams durant le premier trimestre de 2013, précisant que ce «gap» va augmenter durant les prochains mois pour atteindre 200 millions de DH à la fin de l’année.
Or, a-t-il détaillé, le budget du CHU pour 2013 atteint juste 347 millions de DH, dont 200 millions pour les dépenses de fonctionnement.
«Ce sont donc les recettes hospitalières qui assurent la pérennité des activités et soins au CHU», a-t-il argumenté.
Pour Ait Taleb, le RAMED est «une assurance des pauvres», qui ne doit pas être prise en charge par l’hôpital. «L’hôpital est un prestataire de services. Il prodigue des soins et doit recevoir de l’argent en contrepartie comme c’est le cas dans tous les pays», a-t-il plaidé.
Le directeur général du CHU de Fès a rappelé qu’avant l’entrée en vigueur du RAMED, il y avait le «certificat d’indigence» qui permettait aux pauvres de recevoir, moyennant une modeste contribution financière, des soins dans les hôpitaux publics. «C’est cette contribution qui faisait améliorer les ressources propres du CHU et assurer ainsi la pérennité de ses activités», relève-t-il.
Après le RAMED, cette contribution a disparu, ce qui a impacté de manière négative les ressources financières du CHU.
«Il faut donc réfléchir de manière urgente sur un système de compensation des hôpitaux pour les soins dispensés dans le cadre du RAMED», a-t-il affirmé.
M. Aït Taleb a par ailleurs déploré la «forte pression» sur le CHU, en raison de l’importance du bassin de desserte, qui compte plus de 4 millions d’habitants.
Il rejette également les critiques sur la «mauvaise organisation» et les délais d’attente au service des urgences. «Il y a effectivement un problème de prise en charge au niveau des urgences, à cause d’un afflux très important sur ce service», en dépit des efforts fournis pour l’amélioration de l’accueil et l’informatisation des rendez-vous, reconnaît-il avant d’ajouter sur un ton d’insatisfaction: «C’est vrai, on est débordé et on n’arrive pas à répondre à la demande».
Il a expliqué que les urgences ont reçu 73.383 patients en 2012, en provenance de toutes les régions du Maroc : Fès, Boulemane, Taounate, Hoceima, Oujda, Ouarzazate, Figuig, Bouarfa, etc.
Avec ce «chiffre énorme» et à ce rythme, se désole-t-il, le CHU de Fès risque de devenir un «grand hôpital des urgences médicales».
Toujours sur le registre de la forte demande, M. Aït Taleb souligne que cet hôpital d’une capacité de 1000 lits, enregistre 29.000 admissions par an.
En dépit de ces contraintes, le DG du CHU se dit «satisfait» du travail accompli par cet établissement au service de la population et de la recherche médicale au Maroc.
Le CHU a consolidé les acquis des dernières années en réalisant des «prouesses» médicales et chirurgicales, en créant de nouvelles activités (unité du sommeil, unité des soins intensifs respiratoires, unité de dialyse aiguë) et en renforçant les activités existantes, comme la greffe de cornée, les implants cochléaires, la chirurgie de Parkinson et la chirurgie préparatoire.
En quatre ans seulement, s’est-t-il félicité, le CHU a réalisé 12 transplantations rénales.
Concernant les projets d’avenir, il a cité la création de la «cancéropole de Fès», qui constitue un pôle d’activités qui va regrouper tous les services liés à la cancérologie: soins, blocs opératoires, unités de recherche médicales et la «Maison de la vie».
Le CHU va également développer la médecine de pointe par la création de centres d’excellence dans les différentes spécialités, la chirurgie et les soins ambulatoires, a-t-il ajouté.
Pour réussir sa mission, le CHU de Fès fonctionne avec un staff de 2.248 personnes, dont 721 médecins et 1159 infirmiers, et dispose d’un plateau technique très relevé, ce qui en fait l’hôpital «hyper-technologique» du Maroc, selon son DG.