En dépit d'un appel au calme du président Barack Obama, les policiers ont une nouvelle fois dû faire usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants dans la nuit de lundi à mardi à Ferguson (Missouri), en proie à des émeutes depuis qu'un policier blanc a abattu un jeune Noir.
Les agents, en tenue antiémeute, encadrés par un véhicule blindé et un hélicoptère, ont dû ordonner à plusieurs reprises à la centaine de personnes rassemblées de se disperser. Au moins 31 personnes ont été arrêtées, a rapporté CNN, et des tirs ont été entendus, selon la police.
Plus tôt lundi, des militaires de la Garde nationale avaient été déployés pour épauler la police locale, mais ils sont restés discrets.
Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, a dit lors d'une conférence de presse avoir recommandé au gouverneur une utilisation "limitée" de la Garde nationale et a estimé que rien n'excusait "l'utilisation de la force excessive par la police locale".
En fin de journée, un journaliste de l'AFP a pourtant vu environ 200 agents de la Garde nationale arriver et s'équiper au QG. Des tireurs d'élite étaient postés sur les toits des commerces alentour.
Le déploiement massif de policiers lourdement équipés, souvent d'armes de guerre, a exacerbé les tensions à Ferguson. La mort de Michael Brown, en plein jour le 9 août dans des circonstances controversées alors qu'il n'était pas armé, a entraîné des émeutes dans cette ville de 21.000 habitants.
Au moins "six balles ont atteint" le jeune Noir, dont deux à la tête, a déclaré le médecin légiste mandaté par la famille qui n'a relevé "aucune trace" de lutte.
Pas moins de trois autopsies ont été demandées - par les autorités locales, la famille et le ministre de la Justice - pour tenter de faire la lumière sur les circonstances de la mort du jeune homme.
Car les versions de la police et de plusieurs témoins divergent. Pour les uns, Michael Brown aurait tenté de se saisir de l'arme du policier qui l'a abattu. Pour plusieurs témoins, dont l'ami de Michael Brown qui l'accompagnait, il avait les mains en l'air.
Selon le Washington Post, des traces de marijuana ont été relevées dans l'organisme de la victime.
Un porte-parole du procureur du comté de Saint-Louis a indiqué aux médias qu'un grand jury, chargé de décider s'il y a lieu de poursuivre le policier, devrait étudier l'affaire dès aujourd’hui.