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La majorité réussira-t-elle à mettre fin à son psychodrame ?


Narjis Rerhaye
Mardi 19 Février 2013

La majorité réussira-t-elle  à mettre fin à son psychodrame ?
La polémique n’en finit pas de grossir, sur le mode d’un pas en avant, un pas en arrière. Les élections partielles du 28 février ont déjà eu droit à  leur premier lot d’accusations lourdes et de démenti indigné. Communiqués et contre-communiqués se sont succédé ces dernières 72 heures. C’est la circonscription de Sidi Kacem qui focalise  toute l’attention des états-majors politiques, déchaîne des passions très istiqlaliennes et provoque un démenti d’un Laenser plus que jamais ministre de l’Intérieur.
Tout a commencé par un article publié à «Al Alam», le journal porte-parole de l’Istiqlal. «Le ministère de l’Intérieur s’apprête à falsifier les élections partielles à Sidi Kacem au profit du candidat du parti de son ministre Mohand Laenser», écrit Al Alam, tout en soutenant que l'actuel gouverneur de la province de Sidi Kacem est connu pour son affinité politique historique au Mouvement populaire. La riposte  du ministre de l’Intérieur et leader du MP est immédiate et prendra la forme d’un démenti en bonne et due forme. «Accusations graves, allégations infondées, spéculations dénuées de tout fondement et tentative d’impliquer le ministre, confrontations politiques à caractère purement local, dans lesquelles les autorités locales ont été injustement impliquées», fait savoir un communiqué de l’Intérieur, relayé par l’agence de presse officielle, MAP. Décidé à ne rien laisser passer, Mohand Laenser est formel : les services centraux et territoriaux dont il a la tutelle en tant que ministre de l’Intérieur «observent une neutralité positive totale dans leurs rapports avec toutes les composantes politiques nationales et s'en tiennent au strict respect du principe d'égalité des chances, notamment quand il s'agit d'échéances électorales ». Les élections seront libres et transparentes et les pouvoirs publics sont tenus à la neutralité, indique ce communiqué. « Il ne faut surtout pas perdre de vue la toile de fond  de toute cette histoire. En fait, ce sont deux partis de la majorité, l’Istiqlal et le Mouvement populaire, qui s’entre-déchirent en s’échangeant des tirs croisés», rappelle un brin perfide ce député de l’Union socialiste des forces populaires.
Et 24 heures avant la très attendue réunion des quatre leaders de la majorité, le comité exécutif de l’Istiqlal réuni jeudi 14 février tente de calmer le jeu… dans la plus grande des ambiguïtés. Le gouverneur de Sidi Kacem n’est pas neutre mais le MP de Laenser n’y est pour rien, affirme l’instance exécutive du parti de la Balance. « Les agissements du gouverneur de la province de Sidi Kacem portent atteinte à l’honnêteté et à la crédibilité du scrutin mais la direction du parti n’a pas de preuves selon lesquelles le gouverneur a agi dans le cadre d’un quelconque plan de l’administration territoriale centrale. Et aucun parti de la majorité n’y est impliqué », peut-on lire dans un communiqué sanctionnant la réunion du comité exécutif de l’Istiqlal.
Fin du psychodrame au sein de la majorité que composent le PJD, l’Istiqlal, le MP et le PPS ? Pas vraiment même si la longue réunion du vendredi 15 février est volontiers présentée par les partis au pouvoir comme « une rencontre positive et franche au cours de laquelle les grandes questions d’actualité ont été débattues ». Benkirane, Chabat, Laensar et Benabdellah ont bien décidé de mettre en place une commission, présidée par le directeur de cabinet du chef du gouvernement himself,  Jamae El Moatassime et où l’on retrouve, entre autres,  Yasmina Badou, l’ex-ministre de la Santé istiqlalienne ou encore Amine Sbihi, le ministre PPS de la Culture. Cette commission, explique-t-on du côté de l’instance de la majorité,  est chargée de faire des propositions sur les amendements de la Charte politique et les grandes réformes comme celles de la Caisse de compensation et des retraites. Les priorités seront-elles listées ? Le gouvernement saura-t-il enfin s’atteler aux grandes réformes et mettre fin aux déchirements internes et aux dissensions d’une coalition qui n’en finit pas de se perdre dans les abysses des querelles politiciennes? «C’est véritablement la lutte des places  et non la lutte des classes», résume ironiquement cet homme de gauche.
Et au moment même où la majorité tenait une réunion de réconciliation-raccommodage, quatre partis de l’opposition, l’USFP, le RNI, le PAM et l’UC, étaient, ce même vendredi 15 février, les guest star d’une conférence organisée par la Fondation diplomatique pour débattre «des droits de l’opposition et son rôle politique dans la cristallisation de l’action démocratique». La  faiblesse manifeste de la majorité gouvernementale  en matière de production législative a été pointée. «Mais où est donc le plan législatif annoncé par le gouvernement?», se sont interrogés les leaders de l’opposition qui en ont profité pour fustiger «la  régression  sur le plan de la pratique de l’opposition parlementaire    et ce en raison du traitement qui lui est réservé par la majorité gouvernementale. La coordination sous la Coupole de l’action des partis de l’opposition a été largement évoquée. C’est d’ailleurs chose faite chez les conseillers de la deuxième Chambre. Le PAM, le RNI, l’USFP, l’UC et la FDT ont signé une charte pour coordonner leurs actions et positions au sein de la  Chambre haute.
L’objectif affiché par ces nouveaux alliés est clairement défini : le passage à une opposition de qualité et la prise  de positions communes en matière de contrôle du gouvernement. Une manière de promettre au gouvernement Benkirane des séances qui ne seront sûrement pas ronronantes. 


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