La liste des films admis par le CCM à l’ avance sur recettes

La deuxième session de l’année réserve son lot d’anomalies


Libé
Dimanche 12 Septembre 2021

La liste des films admis par le CCM à l’ avance sur recettes
Fébrilement attendue par l’ensemble des professionnels de l’industrie cinématographique du pays, la liste des projets de films admis à l’avance sur recettes au titre de la deuxième session de 2021 a enfin été dévoilée par le Centre cinématographique marocain (CCM) via sa commission du Fonds d’aide à la production des œuvres cinématographiques.

A la lecture des projets en lice pour l’obtention de ce précieux sésame, et notamment dans la catégorie des documentaires culturels, l’attrait des producteurs et autres réalisateurs pour l’histoire et l’espace sahraoui hassani est prégnant et dessine même une forte tendance. Pour preuve, la Commission a examiné 22 projets candidats à l’avance sur recettes avant production. Parmi lesquels, “Indigo” d’Ali Oualdah, basé sur un scénario d’Ali Salem Yara. Un projet de la société Network Film Agency et qui percevra 800.000,00 dh comme avance sur recettes avant production.

“La dame du sahara”, oeuvre présentée par la société Prime-Time.Com.Prod, réalisé et écrit par Allah-Ister Abdelghafour, bénéficiera lui aussi de 800.000 dh d’aide, à l’instar des documentaires “Le document” et “Mémoire d’une radio”. En revanche, “Nissae Al Hassir” que l’on doit à “Atlantis Films”, percevra la modique somme de quarante mille dirhams (40.000,00 dh). Beaucoup moins que le million de dirhams accordé au documentaire “Le négrier du sud face à la mémoire des mineurs marocains” réalisé par Khalid Zairi et produit par Zkprod Doc.

 Dans la catégorie long métrage, plusieurs producteurs ont décroché le jackpot à l’issue de la deuxième session de la Commission du Fonds d’aide à la production des œuvres cinématographiques. A commencer par le long métrage “Le Chant de Touda”. Ce film d’auteur réalisé par Nabil Ayouch et produit par Ali N’Productions, s’est vu accorder un montant exorbitant de cinq millions cinq cent mille dirhams (5.500.000,00 dh) en guise d’avance sur recettes avant production. Soit un million de plus que le film “Affaires de femmes”, mis en scène par Mohamed Ahmed Bensouda pour le compte de la société Les Films 7.

A des années lumières de ces chiffres qui donnent le tournis, deux cent mille dirhams (200.000,00 dh) seront réservés au court métrage “Trahison”. Il est tout de même étonnant que cette œuvre, produite par Plug-On Production, réalisée et écrite par Salma Loukhmas, obtienne un tel montant pour un court métrage, alors que plusieurs documentaires n’ont pas eu cette chance. Un constat qui laisse songeur quant aux critères et autres barèmes appliqués par le CCM au moment d’accorder ces aides. D’autant que les anomalies ne manquent pas.

Prenons l’exemple des aides à l'écriture et à la réécriture des scénarios. A l’évidence, pour le CCM, réécrire un scénario et le modifier en partie, coûterait plus cher que de commencer à partir d’une page blanche. Ainsi, le long métrage “Je suis mort” recevra une aide à l’écriture de l’ordre de 50.000 dh, alors les scénaristes des films La Cosa Migliore / The Best Reward et La guerre des six mois, jouiront de 100.000 dh chacun comme  contribution à la réécriture des scénarios. C’est à ne plus rien comprendre.

Mais au-delà de ces anomalies, il est entendu que ces aides sont vitales pour une industrie aux fondations fragiles. Cela dit, ce ne sont pas des solutions long-termistes. Elles n’aident pas les producteurs à apprendre à voler de leurs propres ailes, trouver d’autres ressources financières en développant notamment des outils marketing et de promotion puissants ou encore, produire des œuvres de qualité et attirer de nouveaux investisseurs tout simplement.

Pour l’instant, le Centre cinématographique marocain pare au plus pressé. C’est un peu comme s’il offrait du poisson au lieu d’apprendre aux producteurs à en pêcher. D’une manière, ce système n’aide pas non plus à rehausser la qualité des œuvres, puisque les producteurs ont la fâcheuse tendance à mettre les considérations pécuniaires au premier plan aux dépens de celles artistiques, pendant des tournages où chaque dirham économisé l’est en réalité au détriment des techniciens mais aussi des oeuvres elles-mêmes.

Chady Chaabi 


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