
Dans un entretien à la chaîne américaine ABC, M. Assad a assuré n’avoir jamais donné l’ordre de tuer les manifestants qui contestent son régime depuis neuf mois. Interrogé sur ces propos, le porte-parole du département d’Etat, Mark Toner, a réaffirmé la position américaine selon laquelle Bachar al-Assad avait perdu toute légitimité et devait quitter le pouvoir. «On ne tue pas sa population... aucun gouvernement dans le monde ne tue son propre peuple, à moins d’être mené par un fou», a dit le président syrien sur ABC, concédant toutefois que «quelques erreurs» ont pu être commises par des membres des forces armées.
«Soit il a complètement perdu l’autorité qu’il avait sur la Syrie, soit il n’est plus qu’un jouet, ou alors il est complètement coupé de la réalité», a indiqué le porte-parole de la diplomatie américaine à des journalistes.
«Il y a là soit une coupure (avec la réalité) soit du mépris ou alors, comme il l’a dit, de la folie, je ne sais pas», a ajouté M. Toner.
La Syrie s’est «étonnée» mercredi des déclarations du département d’Etat américain qui a «déformé», selon elle, les propos du président Bachar al-Assad tenus sur une chaîne américaine.
Dans un entretien accordé à ABC News diffusé mercredi, le président Assad a nié toute responsabilité dans la mort de milliers de manifestants en Syrie, assurant que seul «un fou» pourrait donner l’ordre de tirer sur son peuple.
Et s’il a concédé que des membres des forces armées aient pu aller trop loin dans la répression, ça a été pour mieux s’en démarquer.
«Je suis Président. Je ne suis pas propriétaire du pays. Ce ne sont pas mes forces», a-t-il assuré, ajoutant: «Il y a une différence entre une répression politique délibérée et quelques erreurs commises par certains responsables»h h. Interpellé sur ces propos, le porte-parole du département d’Etat Mark Toner a jugé «ridicule» que le président syrien «tente de s’abriter derrière je ne sais quel jeu de bonneteau et ose affirmer qu’il n’exerce pas d’autorité dans son pays».
«Nous exprimons notre étonnement après les déclarations de (...) Mark Toner, qui s’est moqué des propos du Président Assad en les déformant», a déclaré le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères Jihad Makdessi lors d’une conférence de presse.
Le Président Assad n’a pas cherché à se dérober à ses responsabilités de chef de l’Etat en disant que les forces de sécurité n’étaient pas «ses propres forces», a-t-il dit.
Lorsque «la journaliste Barbara Walters a demandé à M. Assad si +vos+ forces, comme s’il s’agissait de ses milices personnelles, avaient procédé à une violente répression, alors le président a répondu que ce n’étaient pas +mes+ forces, expliquant qu’en Syrie il y avait des forces dont les tâches (...) étaient de préserver la sécurité et la stabilité du pays», a expliqué M. Makdessi.
M. Assad «a des tâches présidentielles définies par la constitution», a dit M. Makdessi.