La guerre des pantins chefs secoue les camps de Tindouf


Ahmadou El-Katab
Dimanche 6 Septembre 2020

Bachir Halla, membre du soi-disant Conseil populaire, prétendu Parlement de la pseudo-RASD, est un fervent défenseur du Polisario dont  il a toujours soutenu la direction jusqu’à la semaine dernière lorsque l’ex-pseudo ministre de la Défense et probable successeur de Brahim Ghali à la tête des séparatistes, Abdallah Lahbib Bellal, est revenu de Madrid où il a été soigné.

A son retour, Bellal n’a pas reçu l’accueil qui sied à son rang au sein du Polisario et parmi les R’guibat de Tindouf, selon Bachir Halla dont il est le proche cousin. Exprimant sa colère, Halla diffusa plusieurs enregistrements vocaux sur les réseaux sociaux accusant Brahim Ghali d’être une marionnette entre les mains de ses proches et nouveaux seigneurs de la guerre au détriment des populations sahraouies qui crèvent de faim alors que Ghali et ses sous-fifres baignent dans l’opulence et le luxe insolent. 

Bachir a qualifié la situation dans les camps de Tindouf de catastrophique, du fait, dit-il, de la mauvaise gestion basée sur le clientélisme tribal prôné par les  proches de Ghali.  Dans la foulée, Halla n’a pas épargné l’autre «vipère», en l’occurrence Bachir Mostafa Sayed qu’il a accusé d’être à l’origine de la dislocation des Sahraouis en 1988, affirmant que ces derniers n’admettent pas d’être maltraités, que le 15ème pseudo-congrès était une mascarade et que les cadres comme Abdallah Bellal ne doivent pas faire l'objet de mauvais traitements de la part de Bachir et Moustafa Sayed.

Selon les observateurs, la sortie médiatique de Halla est le signe d’une guerre intestine entre les dirigeants du Polisario. Lesquels ont pris l’habitude de créer des diversions pour détourner l’attention des populations de leur désaccord. D’où l’envoi d’un groupe de « fidèles » pour fermer la sortie des camps et faire d’une pierre deux coups. Primo, détourner l’attention des populations des affrontements verbaux qui peuvent aller jusqu’aux empoignades entre les chefs et secundo, rappeler à la communauté internationale et notamment au Conseil de sécurité de l’ONU que le problème du Sahara doit continuer à figurer sur son agenda.

L’autodissolution  de la CODESA dirigée depuis Rabouni, reflète les luttes intestines au sein des différentes structures du Polisario et la perte d'influence de Brahim Ghali. Marginalisée depuis la mort de Mohamed Abdelaziz, Aminatou Haïdar fait le pari de la fin du règne de Ghali avec lequel le courant ne passe pas.

Considérant l’ONG à travers laquelle elle a servi le Polisario comme étant une affaire personnelle, elle attendait un geste conciliant de la part de Brahim Ghali et son équipe qu’elle a toujours accusé de tribalisme. Elle a fini par mettre fin aux activités de «son» association malgré l’opposition de la majorité des membres du bureau qui, comme elle, appartiennent à l’ensemble Tekna qu’elle considère comme marginalisés par Bachir Moustafa Sayed avec la bénédiction de son cousin et chef Ghali. D’où une réduction substantielle des financements octroyés par Alger à travers le Polisario. 

Les membres de CODESA ont vite fait de contester la décision unilatérale d’Aminatou Haidar.  Dans un communiqué publié vendredi 4 septembre les contestataires dénoncent la décision de Haidar et soulignent que chaque adhérent est libre d’annoncer son retrait définitif de l’association mais «qu’il n’a en aucun cas le droit de confisquer le droit des autres membres à travailler dans la même organisation».

Ahmadou El-Katab

Ahmed Khalil refait parler de lui

On avait perdu de ses nouvelles depuis sa disparition en 2009 à Alger où il s’était rendu pour soi-disant animer des conférences. Ce dissident était attaché au bureau du soi-disant président de la fantomatique RASD où il était chargé des droits de l’Homme. Cette situation lui avait permis d’accéder à des dossiers compromettants étant donné l’ampleur des violations qu’ils recelaient.

Depuis son rapt et son incarcération confirmée dans une geôle algérienne, sa famille, ses amis, les personnes éprises de liberté et les ONG de défense des droits humains n’ont cessé de dénoncer ce kidnapping et l’incarcération extrajudiciaire qui s’en est suivie.

C’est ainsi que ces revendications  sont parvenues au Conseil des droits de l’Homme à Genève qui, pour jeter toute la lumière sur cet infâme kidnapping, a exigé des hautes autorités d’Alger l’ouverture d’une enquête rapide à ce sujet. Rappelons que l’enlèvement a été perpétré en plein centre-ville d’Alger en janvier 2009 et que le sort d’Ahmed Khalil, constitue encore une énigme pour sa famille et ses proches, 11 ans après sa disparition.

Dans une décision publiée le 27 juillet 2020, le Comité des droits de l’Homme (CDH) a demandé à l’Algérie d’apporter des réponses appropriées au sujet de la mystérieuse disparition d’Ahmed Khalil, dont la famille n’a plus de nouvelles et réclame avec l’appui du CDH, sa libération ou la remise de sa dépouille.

Le CDH exige des autorités d’Alger, une enquête impartiale et transparente sur la disparition forcée du dissident sahraoui qui aurait été enlevé, selon plusieurs sources concordantes par des agents des services de renseignements militaires algériens avec le concours complice des tortionnaires du front Polisario.

Le CDH qui avait accordé aux autorités algériennes un délai de six mois pour lui présenter les conclusions de l’enquête qu’il a demandée sur cette affaire, exige également de traduire en justice les auteurs de cet abominable acte criminel et d’accorder à la victime et à sa famille pleine réparation des préjudices subis.
Ahmadou El-Katab


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