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Eviter le sabotage des histoires en est un. Le piratage en ligne de mangas pouvait par moments être la source d’incompréhensions nées des différences entre les multiples traductions. Et pour cause, à l’inverse des séries TV sur les plateformes de streaming, les derniers épisodes des mangas japonais à succès ne sont pas traduits simultanément dans les autres langues.
Prenons l’exemple du célèbre manga, One Piece, le plus vendu de l'histoire, avec 470 millions de tomes écoulés depuis sa première parution, un 22 juillet 1997. Publiées au Japon, chaque mercredi dans le Weekly Shōnen Jump, un magazine hebdomadaire de référence connu pour avoir publié également Naruto, Bleach, et Dragon Ball, entre autres, les aventures de Luffy et son équipage pirate sont scannées puis diffusées en version Raw, un format numérique de photo, dont la qualité laisse franchement à désirer. 24 heures plus tard, ce sont les traductions en anglais qui sont insatisfaisantes pour la majorité. Enfin, le vendredi, les versions en français des chapitres sont publiées, avec des visuels et des traductions de qualité. A tel point que certains traducteurs ont été embauchés pour faire partie de la révolution récemment opérée.
En effet, la Shueisha, maison d'édition japonaise fondée en 1925, a embauché les traducteurs français de quelques sites sauvages pour lancer fin septembre une version française de son application Manga Plus. Un service créé en 2019 et disponible en sept langues (français, anglais, espagnol, thaï, indonésien, russe, portugais brésilien). Il offre un accès gratuit, légal et simultané à chaque nouveau chapitre pour une durée limitée. Une alternative légale à travers laquelle la Shueisha fait d’une pierre deux coups : La disparition des sites pirates et la diffusion à grande échelle des mangas qu’elle édite. Et notamment, huit séries en français, dont One Piece, My Hero Academia, Jujutsu Kaisen et Kaiju N°8, et 118 mangas dans sa version anglaise.
"Depuis le lancement de Manga Plus, il y a eu plusieurs exemples de gros sites proposant des mangas illégalement qui ont cessé de publier des mises à jour. Il y a aussi des services web qui ont interdit à leurs utilisateurs de publier des liens vers les versions piratées des séries disponibles sur l'application", se félicite la Shueisha auprès de l'AFP, dont l’appli compte pas moins de cinq millions d'utilisateurs actifs mensuels.
Il n’est donc pas étonnant que ce modèle mette à mal le piratage. “Nous espérons que le développement d'offres légales comme Manga Plus permettra de convertir les lecteurs en les faisant aller des sites de mangas pirates vers des offres légales et que les ventes de mangas à l'étranger augmenteront encore", conclut la Shueisha dans un entretien accordé à l'AFP. On ne serait vraiment pas contre, d’autant qu’il est rare que la lutte contre le piratage mette tout le monde d’accord.
Chady Chaabi