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La galère de l’accès aux soins pour les migrants


Najib Attaoui Stagiaire
Samedi 26 Mai 2018

«L’accès des migrants en situation irrégulière aux soins est limité». C’est ce qu’estiment les militants du Conseil des migrants subsahariens au Maroc (CMSM).
Selon Sampo, un jeune Guinéen chargé de communication depuis trois ans au sein du CMSM,  ‘’les migrants trouvaient beaucoup de difficultés  à accéder aux soins de santé, car la plupart d’entre eux étaient en situation irrégulière avant la mise en place de la  nouvelle stratégie nationale de l’immigration et d'asile’’. Et d’ajouter : ‘’ Il y avait beaucoup de difficultés ; on avait du mal à communiquer avec les médecins, surtout lorsqu'il s’agissait  de migrants en situation irrégulière, de ceux qui ne parlent  pas français, etc. Et ceux qui avaient besoin de soins  médicaux ne pouvaient malheureusement pas en bénéficier sauf s’ils étaient accompagnés  par une association “.
Sampo a accompagné  pas mal de migrants, surtout de nationalité guinéenne, pour bénéficier d'un traitement au sein des hôpitaux publics, notamment au CHU Avicenne à Rabat. Parmi eux, un jeune migrant  subsaharien, victime d’une agression mais qui a pu se faire hospitaliser grâce à un accompagnement du CMSM.
Cependant, il faut soulever d’autres cas de négligence suite à des agressions et attaques comme ce fut le cas d’un  jeune Sénégalais poignardé à mort pour une place dans un bus en 2013 à Rabat. Ainsi que celui d’un autre jeune migrant subsaharien qui est mort au sein d’un hôpital de Rabat suite à une agression au cours de laquelle neuf coups de couteau lui avaient été portés, rappelle Sampo.
Par ailleurs, notre source indique que plusieurs migrants en situation irrégulière souffrent de maladies graves. Non seulement les hôpitaux publics ne leur offrent  pas de soins adéquats mais ils ont peur d'être refoulés.
De son côté, la secrétaire générale du Conseil des migrants subsahariens au Maroc, Lokake Aimée, estime que,  depuis le lancement de la nouvelle politique de migration et d’asile au Maroc,  la situation  des migrants subsahariens au Maroc s’est améliorée  par rapport aux années précédentes. « Aujourd’hui, les portes des hôpitaux publics  des grandes villes comme Rabat et Casablanca sont désormais ouvertes aux migrants. En général, il suffit juste qu’ils soient accompagnés  ou d’être en situation régulière. Mais malheureusement dans  d’autres villes marocaines comme Nador et Fès, les migrants en situation irrégulière trouvent encore des difficultés à accéder aux soins de santé mais les migrants subsahariens atteint du VIH peuvent  bénéficier des soins nécessaires», nous a-t-elle affirmé avant d’ajouter : «Les migrants qui ont le VIH sont privilégiés même ceux qui sont en situation irrégulière, ceci dit, ils bénéficient de soins médicaux et de médicaments gratuitement ».
Il faut aussi relever que le plan national de lutte contre le sida a permis à plus de 10.000 migrants de bénéficier gratuitement de prestations de dépistage du VIH et plus de 290  prestations de trithérapie antirétrovirale ont été réalisées dans les centres de prise en charge, selon  un rapport du ministère de la Santé publié en 2017.
En outre, cette population bénéficie gratuitement des prestations de diagnostic et de prise en charge du paludisme, de la tuberculose, de la  leishmaniose et des infections sexuellement transmissibles (IST) d’après le même rapport.
‘’Nous, en tant que communauté de migrants, nous avons comme principales attentes la généralisation de la couverture médicale  pour les migrants qu’ils soient en  situation régulière ou non. En fin de compte, on est tous des êtres humains et l'accès à la santé est notre droit‘’, affirme Lokake Aimée. Elle précise également qu’«au sein des populations migrantes de certaines villes du Royaume comme Fès, la majorité des migrants se trouvent sans soins médicaux lorsqu’ils tombent malades et certains d’entre eux  meurent suite à la négligence. Il y a beaucoup de femmes qui meurent pendant l’accouchement (…) Un jour, j'ai accompagné une jeune femme qui a accouché par terre à l’hôpital. C'est très triste mais c'est la réalité malheureusement ! ‘’, a-t-elle conclu.


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