La fauconnerie: Un patrimoine culturel protégé par l’UNESCO


C.C
Lundi 24 Janvier 2022

La fauconnerie: Un patrimoine culturel protégé par l’UNESCO
La fauconnerie et le Maroc, c’est une histoire d’amour qui dure depuis des millénaires. Cet art, également considéré comme une activité traditionnelle, consiste à dresser et à faire voler des faucons et autres oiseaux de proie. Popularisée dès le 13e siècle durant l'ère almohade, à travers son introduction par les tribus bédouines des Banu Hilal, la fauconnerie au Maroc fait depuis quelque temps partie du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Actée en décembre par le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, l'ajout de la fauconnerie à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité est un pas capital vers le sauvetage de cette pratique ancestrale du péril du temps et de l’oubli. En effet, la liste du patrimoine culturel immatériel sert à sauvegarder d’urgence les éléments du patrimoine vivant dont la pérennité est menacée. De fait, elle permet de mobiliser la coopération et l’assistance internationales nécessaires pour renforcer la transmission de ces pratiques culturelles en accord avec les communautés concernées. La présence d'une race locale de faucon appelée faucon de Barbarie au Maroc, a grandement œuvré pour le développement de la fauconnerie à travers les âges dans le Royaume. A ses prémices, la pratique avait rapidement et autant conquis les sultans et califes, que les communautés nomades et semi-nomades. A la fois par son côté ludique, mais aussi sa faculté à connecter l’humain à la nature. De nos jours, la pratique de la fauconnerie s’est largement répandue dans le monde. Désormais, elle est pratiquée par des personnes de tous âges dans plus de quatre-vingts pays. En revanche, il ne s’agit plus vraiment de dresser et faire voler des faucons. La fauconnerie moderne se concentre sur la préservation de ces rapaces diurnes de la famille des Falconidae, des carrières et des habitats, ainsi que sur la pratique elle-même. Pratique se transmettant par le biais du mentorat, de l’apprentissage au sein des familles. D’ailleurs, les seuls Marocains à être autorisés aujourd’hui à l’exercer dans le Royaume sont les membres des tribus Kwassems, dans la région des Doukkala. L’autorisation donnée à un fauconnier afin d’avoir la possibilité de détenir un faucon, et pas un de plus, est délivrée par le haut commissaire aux eaux et forêts, accompagnée de recommandations très fermes. D’une part, le faucon est une propriété personnelle. De fait, il ne peut être ni prêté ni vendu, et son décès durant sa captivité doit faire l’objet d’un procès verbal. Et d’autre part, si un fauconnier s'abandonne à la cupidité et décide de vendre son oiseau, les membres de l’association dont il fait partie le mettraient vite à l’écart. Pourquoi ? Car un tel impair est perçu comme une manière de rabaisser l’art de la fauconnerie au rang d’une simple transaction commerciale et le faucon à celui d’une vulgaire marchandise. 


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