
A la surprise générale, la magistrate suisse, qui appartient à la commission, avait fait état dimanche de témoignages selon lesquels des insurgés syriens se sont servis de gaz sarin, un agent neurotoxique interdit par le droit international.
"En conséquence, la commission n'est pas en position pour le moment de commenter les allégations", ajoute-t-il.
Un responsable américain, interrogé à Washington sous le sceau de l'anonymat, a déclaré que les Etats-Unis ne disposaient pas d'éléments suggérant que les rebelles syriens avaient la capacité ou l'intention d'utiliser du gaz sarin.
Connue pour son franc-parler, Carla Del Ponte, ancien procureur général du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), n'a pas précisé les circonstances dans lesquelles des rebelles syriens auraient employé cette arme chimique.
"Il existe des suspicions fortes et concrètes, mais pas encore de preuve incontestable de l'emploi de gaz sarin, sur la base de la manière dont ces victimes ont été soignées", a-t-elle dit. "Il a été utilisé par les rebelles, pas par les autorités gouvernementales."
Le régime de Bachar al Assad et les rebelles se sont mutuellement accusés d'avoir employé des armes chimiques à trois reprises, en décembre près de Homs puis en mars près d'Alep et de Damas.
Les Etats-Unis, où Barack Obama a fait de l'utilisation d'armes chimiques une "ligne rouge" dans le conflit syrien, ont déclaré pour leur part être parvenus à la conclusion "avec différents degrés de certitude" que les forces gouvernementales syriennes avaient utilisé du gaz sarin contre leur propre peuple.