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son premier long métrage, après
avoir pris le soin de confectionner
une poignée de films courts.
Prix spécial à Cannes, dans la section "Un certain regard", “La Tortue rouge” a été projeté dans le cadre du 16ème Festival international du cinéma d'animation de Meknès (FICAM) qui prend fin aujourd'hui. A 62 ans, et après avoir pris le soin de confectionner avec amour une poignée de films courts, le réalisateur néerlandais Michaël Dudok De Wit nous livre ainsi son premier long métrage. Le film raconte l'histoire d'un homme, rescapé d'un naufrage qui se retrouve seul sur une île tropicale. Après avoir découvert le lieu, le naufragé organise sa survie. Observé par les crabes et se nourrissant de fruits, l'homme apprivoise son environnement. La végétation de l'île lui permet de se construire un radeau. Mais ses multiples tentatives pour quitter le lieu sont empêchées par une force sous-marine qui s'en prend à son embarcation. L'homme découvre bientôt que l'animal qui a détruit son esquif est une tortue à la carapace rouge... Alors les deux êtres sauraient-ils se réconcilier ?
De ce réalisateur néerlandais, on aimait le sens de l'épure, les jeux graphiques sur l'ombre et la lumière qu'il mettait en oeuvre dans ses films courts. Mais “La Tortue rouge”, son premier long métrage, est encore plus réussi , avec son supplément d'animisme à la japonaise. Le film reflète, en effet, l'influence du studio Ghibli, des maîtres Isao Takahata et Hayao Miyazaki. Ce sont eux, d'ailleurs, qui ont sollicité le cinéaste et qui ont présidé à la naissance du film, produit, en France, par le studio Prima Linea. Démarche historique, puisque "La Tortue rouge" est leur toute première collaboration avec un artiste étranger et extérieur au studio.
Pour Michaël Dudok De Wit, la réussite de "La Tortue rouge" a bénéficié d'un renfort crucial avec l'arrivée comme coscénariste de la cinéaste Pascale Ferran. "Cette intervention a tout changé. En effet, Pascale a un rapport au cinéma que j'aime beaucoup, et le fait qu'elle soit étrangère au monde de l'animation ajoutait à l'originalité de son regard. Elle sentait la beauté du film, elle repérait très vite les problèmes, elle trouvait tout de suite les solutions. On a travaillé ensemble plusieurs mois, je dessinais, elle écrivait. Si elle n'avait pas été là, le projet n'aurait pas survécu», avoue dans un français parfait le cinéaste néerlandais. Interrogé par Libé sur la grande place offerte à la nature dans la majorité de ses oeuvres, Michaël Dudok de Wit dit qu'il a grandi dans les années 1950-1960, à Abcoude, un petit village près d’Amsterdam entouré de verdure et de petits animaux. " Je traversais champs et forêts pour aller à l’école. Cela n’a pas fait de moi un militant écologiste, mais j’ai développé un lien charnel avec la nature. A mon avis, l’homme en est issu et ne l’a jamais quittée», explique-t-il.
Il est à noter que Michaël Dudok de Wit est né en 1953. Il travaille notamment chez Richard Purdum, à Londres, avant de se lancer à son propre compte. Il devient célèbre dans le monde de l'animation en 1994, avec son court métrage "Le Moine et le Poisson" . Le film, nommé aux Oscars, fait le tour des festivals et devient une référence. Réalisateur de plusieurs publicités, il est également derrière la création d'un autre chef-d'œuvre du court métrage d'animation, "Père et Fille" (Father and Daughter), qui lui vaut le Grand Prix du Festival d'Annecy et l'Oscar du court métrage d'animation en 2000. Contacté par les studios Ghibli (Isao Takahata), il va mettre plusieurs années à réaliser son premier long métrage, "La Tortue rouge". Le film est présenté à Cannes dans la section "Un Certain regard" en mai 2016, où il remporte le Prix spécial. Il a également fait l'ouverture du Festival d'Annecy la même année et a participé à une dizaine de festivals de Londres à Rome, en passant par le Canada, les Etats-Unis, la Suisse, l'Australie et le Maroc.