La Russie "retire progressivement" ses troupes massées à la frontière de l'Ukraine, a indiqué lundi à l'AFP un porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, qui craignait une invasion de l'Est du pays après la perte de la Crimée.
"Les forces russes se retirent progressivement de la frontière", a indiqué le porte-parole Olexiï Dmytrachkivski. "C'est peut-être lié au besoin d'assurer une relève. L'autre hypothèse, c'est que ce serait lié aux négociations entre la Russie et les Etats-Unis" dimanche soir à Paris.
Jeudi, le président du Conseil de sécurité nationale ukrainien Andriï Paroubiï avait affirmé que Moscou avait massé 100.000 soldats le long de sa frontière avec l'Ukraine. Les Etats-Unis ont évoqué la présence de 20.000 hommes et font du retrait de ces forces un préalable à toute sortie de crise, comme l'a répété dimanche à Paris le secrétaire d'Etat américain John Kerry après un entretien avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
La Russie a nié avoir massé des troupes à la frontière, expliquant que de récentes inspections internationales n'avaient décelé aucune activité militaire inhabituelle et accusant les Occidentaux de mauvaise foi.
Samedi, M. Lavrov a affirmé que Moscou n'avait "absolument aucune intention ni intérêt" à traverser la frontière de l'Ukraine.
Les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et russe Sergueï Lavrov ont campé sur leurs "positions divergentes" concernant l'Ukraine après plus de quatre heures de négociations "intenses" à Paris, mais ont affirmé leur volonté de parvenir à un règlement diplomatique de la crise.
"Nous avons exprimé des positions divergentes sur les raisons de la crise ukrainienne", a néanmoins déclaré M. Lavrov après les pourparlers.
"Nous sommes d'accord sur la nécessité de trouver des points d'accord pour arriver à un règlement diplomatique de cette crise", a-t-il ajouté à l'issue d'une rencontre qu'il a qualifiée de "très constructive".
Dimanche à Paris, le ministre russe a une nouvelle fois insisté sur une solution "fédérale" en Ukraine, une hypothèse envisagée pour apaiser la crise née du rattachement de la Crimée à la Russie mi-mars, mais que rejette Kiev. "Nous sommes convaincus que le fédéralisme est une composante très importante des réformes" constitutionnelles que doit faire l'Ukraine, a martelé M. Lavrov.
Le fossé à combler entre Washington et Moscou reste important. Quant à la solution fédérale envisagée, elle est sèchement rejetée par Kiev. "Nous voudrions recommander à la Russie de cesser de dicter ses ultimatums à un pays souverain et indépendant et de reporter son attention sur la situation catastrophique et l'absence totale de droit de ses propres minorités, y compris ukrainiennes", a indiqué dimanche le ministère ukrainien des Affaires étrangères dans un communiqué.