
Si la souche H5N8 a "franchi la barrière inter-espèce" en se transmettant de l'oiseau à l'homme, "ce variant du virus ne se transmet pas d'une personne à l'autre à l'heure actuelle", a-t-elle encore déclaré. Elle a estimé que cette détection "donne au monde entier le temps de se préparer" en créant des tests et un vaccin, "dans le cas où ce virus deviendrait plus pathogène et plus dangereux pour l'homme et acquière la capacité d'être transmis de personne à personne". "Nous serions alors pleinement armés et pleinement préparés", a-t-elle poursuivi. Le laboratoire d'Etat russe Vektor, à l'origine de la découverte, a également estimé qu'il faut "aujourd'hui commencer à développer un système de test qui permettra de détecter rapidement les cas de cette maladie chez l'homme" et de "commencer le travail" en vue d'un vaccin. La Russie a une longue tradition de recherche dans le domaine des virus et des vaccins et a notamment développé un vaccin contre le Covid-19, le Spoutnik V, efficace à plus de 91% selon des résultats scientifiques confirmés par des experts indépendants. Mme Popova a indiqué que la Russie avait "d'ores et déjà envoyé ces informations à l'Organisation mondiale de la santé".
L'OMS a de son côté confirmé à l'AFP avoir été informée par la Russie de cette découverte, qui "si confirmée, serait la première fois que le H5N8 infecte des humains". "Nous sommes en discussion avec les autorités (russes) pour recueillir plus d'informations et évaluer l'impact de cet événement sur la santé publique", a ajouté l'organisation. La souche H5N8 de la grippe aviaire sévit actuellement dans plusieurs pays européens, dont la France, où des millions d'animaux ont été abattus pour arrêter sa progression. Le gouvernement français a assuré samedi que le virus de la grippe aviaire H5N8 présent sur des volailles en France ne présentait, à ce jour, "pas de risque de transmission à l'Homme", mais des comparaisons sont en cours avec le virus ayant contaminé des personnes en Russie.